Mali : l’armée française part en catastrophe06/07/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/07/2814.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mali : l’armée française part en catastrophe

Contraintes de quitter le Mali, les troupes françaises rejoignent désormais celles déjà présentes au Niger voisin. Le pays où elles seront basées a changé, mais l’objectif reste le même : défendre les intérêts de l’impérialisme français au Sahel.

Des convois protégés par des Mirages 2000 évacuent le matériel des bases fermées à Kidal, Ménaka, Tombouctou ou Tessalit, et bientôt à Gao. C’est pour ainsi dire la queue entre les jambes que l’armée française quitte le pays, où elle avait débarqué en 2014 en prétendant éradiquer les groupes djihadistes. En huit ans, non seulement ceux-ci ont prospéré comme jamais, mais la population malienne est passée des applaudissements du début à une hostilité de plus en plus marquée envers l’armée française, à tel point que l’état-major craignait que l’évacuation ne soit troublée par des manifestations populaires, comme l’avait déjà été le passage de convois militaires précédents. Les gouvernements maliens successifs mis en place par Paris ont été renversés par deux coups d’État militaires, dont le dernier a entraîné le remplacement des militaires français par les mercenaires de la société russe Wagner.

Les intérêts économiques que défend l’armée française sont plus importants au Niger qu’au Mali, avec les mines d’uranium d’Orano, le successeur d’Areva, qui contribuent à alimenter les centrales nucléaires françaises. Au-delà du Niger même, c’est de toute la zone des anciennes colonies françaises, Sénégal, Côte d’Ivoire, que l’impérialisme français n’entend pas se laisser chasser. Au Niger, le même scénario qu’au Mali pourrait se reproduire.

Les manifestations contre la présence française se sont multipliées. En novembre 2021, un convoi militaire français avait été bloqué par les manifestants, sur lesquels les soldats et la gendarmerie nigérienne avaient tiré, faisant deux morts et dix-huit blessés. La population et la jeunesse du Niger ont pu constater l’impuissance de l’armée française à les protéger, notamment dans la zone des trois frontières.

Elles savent aussi que l’exploitation de l’uranium n’a jamais rien apporté au pays, si ce n’est une pollution chronique dans la zone des mines.

Le Niger a vu les ressources de son sous-sol pillées par l’impérialisme français, et reste un des pays les plus pauvres du monde.

Au Niger comme au Mali, la population a toutes les raisons de vouloir mettre dehors les troupes françaises, et elle ne peut qu’avoir le soutien des travailleurs français.

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