Dans les entreprises

Aéroport de Roissy : ensemble pour l’embauche et les salaires

Le 1er juillet, plusieurs centaines de travailleurs en grève, venus d’une trentaine d’entreprises différentes, ont manifesté dans l’aéroport de Roissy pour exiger, entre autres, une augmentation de 300 euros du salaire mensuel et l’embauche de personnel. À l’aéroport d’Orly, près de 200 travailleurs ont également manifesté.

ensemble pour l’embauche et les salaires

Cette journée de grève interprofessionnelle regroupait des salariés d’Air France, d’ADP (Aéroports de Paris), de Servair (repas), des agents de piste, du personnel navigant, des entreprises de sûreté et du tri bagages, de Fedex (colis), de l’hôtel Sheraton et de la Croix-Rouge. Elle a provoqué l’annulation de nombreux vols.

Les raisons du mécontentement ne datent pas de la veille. Depuis le début de la pandémie, les directions des entreprises ont supprimé des emplois par milliers. Les équipes ont été réduites parfois de plus de la moitié. Parallèlement, elles ont imposé des plans de diminution des rémunérations, comme l’année dernière chez ADP, où des centaines d’euros de primes ont été supprimés. De nombreux travailleurs de l’aéroport ne gagnent même pas le smic à cause du temps partiel imposé, ou ont des horaires avec une coupure de plusieurs heures non payées. Des milliers d’entre eux n’ont pas de restaurant d’entreprise. Dans la sûreté, les attaques prennent aussi la forme d’examens tous les trois ans, où une note insuffisante transforme leur CDI en CDD.

Aujourd’hui, alors que le trafic revient au niveau de 2019, il manque des milliers de travailleurs pour assurer le fonctionnement de l’aéroport, et pas seulement à Roissy. Tous les aéroports européens sont le lieu de files interminables et des vols sont annulés par centaines, quand ce n’est pas l’aéroport qui ferme certains jours.

Les travailleurs ne se laissent pas faire. De nombreuses grèves ont éclaté dans divers aéroports, ainsi que dans des compagnies aériennes, obligeant parfois les directions à céder, comme à Amsterdam, où l’ensemble du personnel de l’aéroport a obtenu des primes de 700 à 800 euros par mois pour l’été. Les patrons tentent de limiter la contestation sur les salaires, notamment grâce à des primes aussi faibles que possible, et manœuvrent afin de diviser. À Roissy, chez ADP, juste avant le 1er juillet, la direction annonçait une augmentation de 4 %, à condition de suspendre les préavis de grève.

Du côté des travailleurs, le sentiment est que ces annonces patronales sont très en dessous de ce dont ils ont besoin. Les pompiers de l’aéroport de Roissy, salariés d’ADP, ont rejeté une prime de 250 euros par mois. Comme disait un manifestant, « 300 euros, c’est juste un plein d’essence et un plein de chariot au supermarché, ce n’est rien pour des patrons qui distribuent des millions à leurs actionnaires. » L’indexation des salaires sur le prix de la vie a également été revendiquée.

D’autres journées de mobilisation sont prévues, par entreprises le 8 juillet et inter-entreprises le 13. L’idée existe qu’il faut lutter ensemble pour une augmentation générale et uniforme des salaires.

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