Finisseurs Parisiens – Bezons : une semaine de grève22/06/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/06/P14-2_les_finisseurs_parisiens_greve_C_LO.jpg.420x236_q85_box-2%2C0%2C798%2C448_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Finisseurs Parisiens – Bezons : une semaine de grève

La majorité des travailleurs de l’entreprise de maçonnerie Les Finisseurs Parisiens, comptant une dizaine de salariés, se sont mis en grève le mardi 14 juin, mettant à l’arrêt un chantier d’une quinzaine de logements à Bezons, dans le Val-d’Oise.

Illustration - une semaine de grève

Les travailleurs n’en sont pas à leur première mobilisation car, à plusieurs reprises, ils ont été obligés de faire grève pour obtenir le versement de leur salaire. Cette fois, ils ne se sont pas limités à une journée de grève mais ils ont paralysé le chantier toute une semaine. Ils exigeaient aussi le versement des cotisations patronales à la caisse de congés du BTP et à la mutuelle pour certains salariés, ainsi que le versement d’arriérés, des primes de panier et de transport, et le respect de la sécurité.

Grâce à leur mobilisation, les maçons ont réussi à faire parler d’eux dans la presse locale et à la télévision, publicité que leur patron n’a pas appréciée. Ils ont aussi déployé des banderoles et des pancartes pour affirmer leurs revendications, ce qui a rendu fou de rage le client ordonnateur du chantier, qui communique largement sur la haute qualité environnementale de ces futurs logements, qui accueilleront même des perchoirs à oiseaux, mais dont la construction n’a pas épargné les travailleurs.

Parmi les pancartes, celle qui rendait hommage à Abderrahim, un ouvrier sans papiers décédé il y a quelque mois sur un autre chantier, était particulièrement remarquée par les visiteurs et les passants. C’est cet accident qui a décidé les ouvriers des Finisseurs à ne plus accepter de se laisser faire et de travailler dans de si mauvaises conditions. Car, même si le patron prétend le contraire, il ne fait aucun doute que les mauvaises conditions de travail et les pressions pour aller vite sont responsables de cet accident, comme de plusieurs autres.

Pour essayer de redorer son image auprès de l’inspection du travail, l’employeur a organisé des élections pour un comité économique et social, qu’il a ensuite essayé d’annuler quand il a vu que des travailleurs le prenaient au mot en se présentant avec l’appui de l’union locale CGT. Après avoir déjoué plusieurs manœuvres, les travailleurs ont réussi à faire élire deux délégués, qui ont contribué à l’organisation des mobilisations.

Après une semaine de grève, l’employeur a finalement versé les salaires et fourni des preuves qu’il commençait à régler ce qu’il devait. Lundi 20 juin, les ouvriers ont décidé la reprise mais ils savent bien que les promesses de ce patron ne valent pas grand-chose. Ils savent aussi qu’il a le projet de mettre la clef sous la porte tout en ayant ouvert par ailleurs d’autres entreprises. La grève marque une pause mais le bras de fer est loin d’être fini.

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