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Dans les entreprises
Ardennes : les aides à domicile en colère
Les aides à domicile d’Adapah-08 en sont à leur sixième jour de grève depuis début mai, pour leurs salaires et leurs conditions de travail.
En novembre, de nouveaux emplois du temps qui leur imposent six jours consécutifs ont beaucoup dégradé l’organisation du travail. Parfois, entre deux visites, il faut attendre dans sa voiture une heure, car il n’y a pas le temps de rentrer chez soi, et apprendre au dernier moment une mission. Les personnes âgées se retrouvent avec des soins qui changent d’horaire d’une fois sur l’autre, ou avec un repas planifié pour 14 heures. Avec 104 heures par mois, 131 heures pour les plus anciens, les aides à domicile sont à temps partiel imposé.
Adapah indemnise 35 centimes du kilomètre les aides à domicile qui utilisent tous leur propre voiture. Cette indemnité n’a pas évolué depuis 2008. Obligés pour assurer leur travail de sillonner les routes des Ardennes, les salariés affichent une facture de 200, voire 300 euros d’essence par mois avec l’explosion du prix du gazole. Les salaires autour de 800 ou 1 000 euros ne permettent plus de remplir le réservoir. Les grévistes revendiquent une indemnisation de 60 centimes du kilomètre.
Mercredi 8 juin, ils manifestaient à Sedan. Puis, mercredi 15 juin, après un rassemblement à une trentaine, les aides à domiciles ont défilé jusqu’à la place Ducale à Charleville avec des drapeaux CGT et des sifflets, distribuant des tracts aux passants et aux automobilistes. On pouvait lire sur les pancartes : « C’est ou on mange, ou on met du gazole. » Une gréviste faisait remarquer qu’elle n’avait jamais vu une grève à l’Adapah depuis vingt ans qu’elle y travaille. La situation est en effet devenue intenable, et certains se demandent jusqu’à quand ils vont continuer à travailler : ce sera bientôt à perte.
Après leur manifestation, les grévistes ont décidé de reconduire leur grève vendredi 24 juin, avec un rassemblement devant l’Adapah. La direction n’a pas fini d’entendre parler des aides à domicile en colère.