Dans les entreprises

Facteurs de Lorient : pour faire plier la direction

Les facteurs de Lorient se sont mis en grève du 13 au 16 juin afin de réclamer une compensation financière pour le port des plis électoraux, et pour protester contre des suppressions de postes liées à une nouvelle réorganisation.

Depuis plusieurs jours, la colère montait face au projet de réorganisation de la direction, auquel s’ajoute la surcharge de travail que représente le port des plis électoraux, pour lequel aucune indemnisation n’est prévue alors que La Poste a touché 83 millions d’euros de l’État pour ce contrat. Les facteurs et plusieurs syndicats ont déposé un préavis de grève pour le lundi 13 juin.

À la prise de service lundi matin, les facteurs du bureau du quai des Indes, en centre-ville, dont la réorganisation prévoit la fermeture, ont rapidement rejoint ceux de la plateforme colis et courrier de la Cardonnière à Lorient, pour se mettre en grève à 90 %. La direction a annoncé la suppression de deux tournées sur dix dans chaque secteur, avec seulement une prime de 100 euros par agent pour la réorganisation.

Devant le refus du directeur d’établissement de la plaque de Lorient, expliquant que l’augmentation des frais de carburant coûtait déjà très cher à l’entreprise, les grévistes se sont retrouvés chaque jour devant la plateforme de la « Cardo » pour discuter des négociations avec la direction, et ont voté quatre jours de suite la poursuite du mouvement, suivi par 47 des 54 facteurs sur les quatre sites. Ils se sont adressés aux usagers par communiqués de presse, ainsi que lors du marché, en les invitant à venir les soutenir.

La direction, qui a finalement cédé une prime de 400 euros par agent pour la mise en place de la réorganisation et l’embauche de quatre CDI, a néanmoins tenté de faire distribuer les plis électoraux par des intérimaires engagés pour l’occasion.

Les élections approchant et avec elles la fin de la distribution des plis qui constituait un moyen de pression, les grévistes ont décidé ensemble la reprise du travail le vendredi 17 juin. Selon un accord national, La Poste doit fournir un plateau repas pour tous les agents distribuant ces plis. Mais, à leur retour de tournée, les facteurs ont constaté que des cadres de la direction régionale en réunion de crise s’étaient servis dans leurs plateaux repas !

Face à la mesquinerie lamentable de la direction et de ses cadres, les facteurs ont le sentiment d’avoir, eux, su garder la tête haute pour défendre leurs conditions de travail. Ils ont pu prendre le temps de discuter entre eux, de mieux se connaître, et sortent soudés de ces quatre journées.

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