Leur société

Budget militaire : pour préparer de nouvelles guerres

La France est entrée dans « une économie de guerre dans laquelle nous allons durablement devoir nous organiser », a déclaré Macron le 13 juin. Il compte préparer ainsi la population à l’idée que les augmentations annuelles du budget militaire prévues vont être réévaluées.

Le budget de l’armée a déjà augmenté de 1,7 milliard d’euros supplémentaires chaque année depuis 2019. Il était prévu de lui faire gravir de nouvelles marches (de trois milliards à partir de l’année prochaine), de façon à dépasser les cinquante milliards d’euros en 2025. Ce n’est pas encore assez, le chef d’état-major de l’armée et son ministre ont carte blanche pour décider combien il leur faut en plus. Les bénéfices de Thales, Dassault, Nexter (ex-GIAT), Safran et MBDA, la filiale d’Airbus, en seront confortés, au détriment des dépenses de santé, d’éducation et de tout ce qui est utile. Mais ce n’est pas la seule façon dont les maîtres de la société sont prêts à faire payer la population, car les armements sont faits pour être utilisés. Déjà, à travers la planète, bien des hommes et des femmes n’ont pas connu autre chose que la guerre et les dévastations.

Aujourd’hui, l’humanité sombre dans le chaos avec l’aggravation de la crise du capitalisme, la déliquescence du système qui engendrent de multiples guerres, dont celle d’Ukraine. Dans ce contexte, le gouvernement français n’est pas le moins militariste. Le délégué général pour l’armement, haut fonctionnaire qui fait le lien entre le gouvernement, l’armée et les fournisseurs, explique que ce petit monde se prépare à une montée en puissance des capacités de production, pour rendre les armées opérationnelles en cas de crise. Pour qu’il n’y ait ni rupture de stock ni goulot d’étranglement dans la chaîne de production, il est question d’un projet de loi permettant de réquisitionner, sans même que la France soit obligée de se déclarer en état de guerre, des matériaux ou des entreprises civiles à des fins militaires.

Ceux qui dirigent la société nous préparent, si on les laisse faire, un avenir épouvantable.

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