Face à un faux choix : c’est la société qu’il faut changer20/04/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/04/2803.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Face à un faux choix : c’est la société qu’il faut changer

Des blocages ont eu lieu dans plusieurs universités, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, à l’initiative d’étudiants voulant manifester leur refus de choisir entre Macron et Le Pen, entre la peste et le choléra, comme certains l’exprimaient dans des assemblées générales.

Mercredi 13 avril, des étudiants ont ainsi occupé un amphithéâtre de la Sorbonne, et ont manifesté dans le Quartier latin le lendemain pour la défense des étudiants étrangers.

Samedi 16 avril, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les grandes villes, à l’appel de syndicats ou d’associations : CGT, Ligue des droits de l’homme, SOS Racisme. La plupart de ces organisateurs appelaient plus ou moins explicitement à voter Macron, qualifiant même ce geste d’urgence démocratique dans le cas d’une représentante du syndicat de la magistrature. Mais les nombreuses pancartes « Ni Macron, ni Le Pen » montraient qu’une partie des manifestants entendaient exprimer leur refus de se laisser enfermer dans un faux choix, entre un président qui vient de montrer qu’il est un serviteur dévoué des intérêts de la minorité la plus riche et, face à lui, la dirigeante xénophobe d’un mouvement d’extrême droite.

Mardi 19 et mercredi 20 avril, des centaines de lycéens parisiens exprimaient le même sentiment en bloquant leurs établissements. On ne peut que comprendre ce rejet et se sentir solidaire de ceux qui l’ont exprimé. Pour que leur révolte trouve réellement une perspective, elle doit remettre en cause non seulement un système politique absurde mais les bases sur lesquelles il repose. Combattre sérieusement l’extrême droite, enrayer l’évolution réactionnaire de la société nécessite de s’attaquer aux racines du mal, à l’organisation économique qui produit les inégalités, la pauvreté, les crises constituant le terreau des idées d’extrême droite. Il faut renverser cet ordre social dominé par une minorité de riches privilégiés, ainsi que le système politique qui lui permet de se maintenir.

Dans ce combat, le rôle décisif doit revenir au prolétariat. Ceux qui font marcher l’économie et fonctionner la société sont aussi les seuls à pouvoir la changer. Il est urgent que des femmes et des hommes s’attellent à défendre parmi la jeunesse et parmi les classes populaires le programme de la révolution sociale, c’est-à-dire le renversement de la dictature de la grande bourgeoisie et son remplacement par le pouvoir démocratique des travailleurs aujourd’hui exploités, opprimés. Au-­delà de l’épisode électoral, c’est bien la seule perspective à opposer à l’évolution actuelle de la société.

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