Coca-Cola – Dunkerque : cinq jours de grève02/06/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/06/P13-2_Coca-Cola_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Coca-Cola – Dunkerque : cinq jours de grève

Mardi 25 mai en début d’après-midi, les travailleurs de Coca-Cola Dunkerque se sont mis en grève à la quasi-unanimité. Ils ont quitté l’usine, où ils produisent en plus du Coca d’autres boissons, pour s’installer sur le parking.

Illustration - cinq jours de grève

Depuis longtemps la situation devenait insupportable. En 2017, la direction avait supprimé plusieurs dizaines d’emplois, alors qu’elle mettait en place des machines de production nouvelles et beaucoup plus importantes, nécessitant moins de travailleurs, mais pour eux plus de déplacements, d’escaliers à grimper, de risques d’accident, de fatigue. Conjugué avec le travail posté en trois équipes plus une en SDL (week-end et lundi) et le non-remplacement des travailleurs absents, les burn-out se sont multipliés. Cela dans une usine très rentable : en 2020, le bénéfice net a été de 14 millions d’euros. Pour 387 travailleurs, 20 sous-traitants en permanence et 70 intérimaires qui ne restent souvent que quelques jours, cela représente un profit de 2 600 euros par travailleur et par mois. Près de la moitié du bénéfice a été versée aux actionnaires.

Durant la pandémie, la production a augmenté par rapport à 2019. Mais les salaires sont bas : 1 200 à 1 300 euros pour un travailleur débutant en poste. Au bout de vingt ans, entre 1 800 et 2 000 euros. Les primes sont une part importante du salaire, mais l’ensemble des primes de participation et d’intéressement a diminué de moitié ces cinq dernières années. Quant à la prime booster basée sur la production et la diminution des déchets, ses objectifs étaient devenus inatteignables, provoquant une perte annuelle de 910 euros.

Face à la grève, la direction est restée sur une augmentation annuelle pour 2021 de 0,8 %, mais elle a abaissé les objectifs requis par la prime booster pour la remettre à niveau. Elle devrait allonger les missions intérimaires, ce qui augmenterait les effectifs. Les négociations sur les primes d’intéressement et de participation prévues le 9 juin, et celle sur la prime de pouvoir d’achat Macron à la fin du mois, seront sous pression de la grève. Enfin, les grévistes dénonçaient le manque de communication et le manque de respect de la part de la hiérarchie. La direction s’est engagée à changer de pratiques.

La grève s’est terminée vendredi 28 mai, après la signature d’un protocole d’accord par les syndicats CGT et FO. Mais les travailleurs en SDL n’ont pas travaillé le samedi, par solidarité avec les grévistes, et n’ont repris que le dimanche matin.

Voilà une grève qui a fait bouger les lignes en faveur des travailleurs.

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