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Leur société
Migrants : la solidarité n’est pas un délit
Jeudi 27 mai, s’est ouvert à Grenoble le jugement en appel des « sept de Briançon ». Trois cents personnes se sont rassemblées devant le tribunal, à l’appel d’associations comme la Cimade, Médecins du Monde, Tous Migrants, pour dénoncer un nouveau procès de la solidarité avec les migrants.
Jugés pour « aide à l’entrée irrégulière de personnes étrangères sur le territoire national », ils avaient seulement participé à une manifestation organisée en avril 2018 pour dénoncer les actions de membres du groupe Génération identitaire. Ces militants d’extrême droite avaient, durant un week-end et en toute impunité, reconstitué un poste frontière au col de l’Échelle, dans les Hautes-Alpes, et paradé en annonçant leur volonté de surveiller le passage d’éventuels migrants. En réaction, 400 manifestants partis de Clavière, en Italie, avaient traversé le col de Montgenèvre pour rejoindre Briançon. Le fait qu’une vingtaine de migrants se seraient joints à la manifestation et seraient entrés ainsi en France a servi de prétexte aux autorités pour poursuivre sept manifestants.
En première instance, en décembre 2018, cinq d’entre eux avaient été condamnés à six mois de prison avec sursis, alors que les deux autres s’étaient vu infliger un an de prison, dont quatre mois ferme. En appel, des peines, certes allégées, ont été à nouveau requises contre eux. Les militants de Génération identitaire, condamnés en première instance, ont pu, eux, bénéficier de la clémence de la justice, qui les a relaxés en décembre 2020.
Le verdict sera rendu le 9 septembre. Il serait scandaleux que les seuls à être finalement condamnés dans cette affaire soient ceux qui ont voulu témoigner leur solidarité avec les migrants.