Leur société

Droite : entre le Macron et l’enclume

Crise et passages de la gauche au gouvernement aidant, le spectre politique se déplace toujours plus vers la droite. Là sont les électeurs, là il faut aller les chercher croit savoir Macron.

Mener une politique économique et financière intégralement au service du grand patronat ne suffit plus car tous les gouvernements ont eu et auront la même. C’est pourquoi le gouvernement en rajoute dans les discours répressifs, l’assimilation à demi-mot des musulmans aux terroristes, les attaques contre les sans-emplois ou les fonctionnaires.

Marine Le Pen, de son côté, peut vivre de sa rente de situation. Quarante ans d’insanités racistes et antiouvrières et, avant tout, le fait de n’avoir jamais été au gouvernement permettent à son parti de conserver les voix les plus réactionnaires ainsi que celles de tous les dégoûtés et déboussolés qui conservent toutefois des illusions électorales.

La droite LR, héritière de Chirac et Sarkozy, celle des paysans cossus, des cadres traditionalistes et des rentiers est prise en étau entre les deux. Nombre des électeurs qu’elle avait dans les quartiers populaires se sont mis à voter Le Pen. Certains de ses notables sont passés au RN où ils ont tout de suite trouvé une place au chaud. Le dernier en date est un certain Florent de Kersauzon, le frère de l’autre. C’est un financier en retraite que le ralliement à Marine Le Pen va propulser conseiller régional. D’autres sont allés chez Macron, avec rang de ministre, de député, de conseiller, etc. ou sont en passe de le faire.

Les élections régionales fournissent à Macron l’occasion de resserrer un peu son garrot en poussant LR à des alliances. La droite, en tant que parti, y perd à tous les coups : si elle s’allie, comment se distinguer du gouvernement ? Si elle ne s’allie pas, comment battre Le Pen ? Et si elle ne se soucie pas de battre Le Pen, à quoi bon survivre ?

Les grands élus de droite tentent donc de sauver leurs postes, plus rarement leur parti, en essayant toutes les configurations. En région Paca, Muselier et Estrosi ont conclu une vraie fausse alliance avec les macronistes. Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand, déjà candidat à l’élection présidentielle, et en rupture de ban avec LR, affirme qu’il ne s’alliera à personne. Macron a donc envoyé un ministre médiatique, Dupont-Moretti, lui mettre des bâtons dans les roues. Des négociations sont encore en cours dans d’autres régions, et l’entre-deux-tours en promet bien d’autres.

Les élections régionales donneront une indication précieuse aux responsables de la droite sur le chemin qui mène à la soupe et s’il mène chez Macron, chez Le Pen ou ailleurs… Cela s’appelle, jusqu’à maintenant, la démocratie parlementaire et dans les calculs de ces différents protagonistes, les intérêts des travailleurs n’entrent pour rien.

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