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Espagne : le succès d’une droite démagogue
Mardi 4 mai, lors des élections régionales de la communauté de Madrid, la droite, avec à sa tête Isabelle Ayuso, a remporté une écrasante victoire.
Avec une forte participation (76 %), elle double ses résultats, recueillant 44,7 % des voix et passant 30 à 65 sièges à l’Assemblée régionale Le parti de centre-droit, Ciudadanos, perd ses 26 sièges. Vox, à l’extrême droite, maintient ses 13 députés.
Le PSOE (Parti socialiste), qui dirige le pays, obtient à ces régionales son pire résultat de la période (17 %), dépassé par le parti Mas Madrid (Plus de Madrid) dirigé par une médecin, féministe et connue pour son implication dans la lutte contre le Covid.
Unidad Podemos se maintient, avec 7,2 % des voix. Son leader, Pablo Iglesias, qui avait abandonné son poste de vice-président du gouvernement pour se présenter à cette élection, brandissant la menace du fascisme comme thème central de sa campagne, a annoncé qu’il quittait la politique.
Les thèmes de la campagne de la droite, outrancièrement réactionnaires, évoquant le spectre du communisme face à la liberté, se déclarant contre la « dictature du féminisme », contre des « impôts confiscatoires », montrant du doigt l’émigration et se vantant d’avoir limité la fermeture des bars et des restaurants durant la pandémie, ont bien fonctionné.
Nos camarades de Voz obrera (Espagne-UCI) tirent de ce scrutin le bilan suivant :
« Les faits sont têtus et on ne peut pas occulter la gestion criminelle d’Ayuso, les milliers de morts dans les résidences d’anciens, la privatisation et l’effondrement des services sanitaires, l’appui à l’enseignement privé, l’augmentation des inégalités et de la pauvreté, les « queues de la faim »... et les licenciements dans les services publics. Le PP a réussi à en faire porter la culpabilité au gouvernement socialiste. Et à l’évidence, ce gouvernement est responsable et complice de cette situation.
En effet ce gouvernement dit « de progrès », coalition du PSOE et d’Unidad Podemos, a été incapable de résoudre les problèmes de la crise économique en faveur de la population travailleuse, créant le bouillon de culture de la déception et de la rage dans tous les secteurs durement touchés par cette crise.
Et ce n’est pas un hasard si Ayuso a réclamé la « liberté » du maintien de l’ouverture des terrasses et du secteur de l’hôtellerie madrilène, ainsi que des mesures laxistes pendant les confinements, ce qui a entraîné plus de morts du Covid, pour satisfaire les 500 000 commerçants et hôteliers de Madrid qui ont pu survivre aussi grâce aux aides de l’État. Cette élection illustre la démagogie électorale de la droite. »