Réanimations : au bord de l’explosion17/03/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/03/2746.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réanimations : au bord de l’explosion

La situation sanitaire s’aggrave en Île-de-France, où d’après Olivier Véran, le ministre de la Santé, un malade entre toutes les douze minutes en service de réanimation.

Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Gabriel Attal, a annoncé qu’il allait procéder à des évacuations massives de plusieurs centaines de malades en réanimation vers des hôpitaux de province.

Après un premier transfert de trois malades le 13 mars vers des hôpitaux de l’Ouest, dimanche 14 mars un train médicalisé à destination de Morlaix, Rennes puis Brest en a transféré 41. D’autres évacuations sont programmées par TGV et par voie aérienne.

Le gouvernement dit avoir ainsi la solution pour éviter l’engorgement des services de réanimation en Île-de-France et un reconfinement de cette région, alors que l’épidémie y atteint des sommets. Mais, comme l’explique le médecin urgentiste Patrick Pelloux, ces évacuations ne font que déplacer le problème et aggraver la situation dans les hôpitaux de province. Un autre urgentiste, le docteur Prudhomme, dénonce aussi ces transferts : « Ils mobilisent énormément de moyens qui pourraient être mieux utilisés si nous avions la possibilité d’ouvrir des lits de réanimation, là où les besoins sont les plus criants, en Île-de-France. »

Car le vrai problème est en effet que, depuis un an, le gouvernement n’a absolument rien fait pour augmenter le nombre de lits de réanimation. En mars-avril 2020, en poussant les murs, il avait réussi à trouver 7 500 places de réanimation dans le pays. Pour cela, il avait fermé des lits d’hospitalisation non-Covid et fait travailler du personnel dans ces services Covid, en le retirant de services dont l’activité était déprogrammée. Mais, lors du déconfinement, Olivier Véran avait expliqué qu’on pouvait revenir au nombre de 5 000 lits, comme avant le pic épidémique.

C’est cette politique au jour le jour qu’il a maintenue au moment de la seconde vague, et maintenant pour la troisième. Le bilan est qu’aujourd’hui les hôpitaux manquent toujours de lits de réanimation et de personnel, et que près de 300 malades meurent tous les jours !

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