Technocentre-Renault Guyancourt : garantir les emplois et les salaires16/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2733.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Technocentre-Renault Guyancourt : garantir les emplois et les salaires

Dans le cadre de son plan de suppression de 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France, la direction de Renault a envoyé le 8 décembre pas moins de dix mille mails aux salariés des bureaux d’études et des services administratifs, dont en grande partie ceux du Technocentre de Guyancourt, dans les Yvelines.

Renault ayant l’intention de supprimer 2 500 emplois dans ces services, le mail patronal est allé droit au but : informer les salariés sur « l’éligibilité de [leur] emploi à la rupture conventionnelle collective (RCC) ». Autrement dit, la direction ’’invite’’ 10 000 salariés sur les 15 000 travaillant dans les bureaux d’études et les services administratifs à quitter de leur plein gré l’entreprise, sous la menace insidieuse de ce qui pourrait advenir en cas de refus.

Depuis le début du confinement en mars, de nombreux salariés sont dispersés en télétravail. Renault en profite pour tenter de mettre en place sa réorganisation, basée sur les suppressions d’emplois et la réduction des salaires. Dans ce but, elle s’est livrée à un bombardement d’e-mails choquants, juste avant les congés de fin d’année. Or les salariés étaient peut-être confinés, peut-être isolés, mais la direction n’est pas sûre, loin de là, qu’ils accepteront de se laisser jeter dehors.

Avec la crise économique, alors que les grandes entreprises licencient massivement, perdre son emploi est la pire des choses pour un travailleur, et nul ne peut accepter le chômage comme perspective. Quant à la tentative de division entre ceux qui seraient « éligibles » à une RCC et ceux qui ne le seraient pas, c’est une vile manœuvre. Rien ne garantit en effet que ceux qui ne sont pas visés directement aujourd’hui ne le seront pas demain.

De toute façon, Renault a très largement les moyens de financer l’actuelle période de baisse d’activité. D’autant qu’il est largement aidé par l’État, c’est-à-dire l’argent public, qui lui a ouvert une ligne de prêt garanti de cinq milliards d’euros, octroyé nombre d’aides à l’innovation, primes à la conversion, soutien à l’ensemble de la filière, sans compter le financement du chômage partiel qui soulage grandement la trésorerie des constructeurs.

Ces attaques antiouvrières de grande ampleur sont dans les cartons depuis longtemps. Cette période est une opportunité pour Renault, qu’il saisit pour tenter de préserver les profits et les dividendes des grands actionnaires. Or, les 25 milliards d’euros de bénéfices accumulés pendant les dix dernières années n’ont pas disparu. Ils ont servi et servent la spéculation. Mais c’est pour maintenir les emplois et garantir les salaires de tous, y compris ceux des prestataires et intérimaires, qu’ils doivent être utilisés.

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