RATP : le télétravail, c’est le contraire des vacances19/05/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/05/P13_Teletravail_214_dossiers_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C103%2C500%2C385_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : le télétravail, c’est le contraire des vacances

À la RATP, 7 000 agents environ sont en télétravail. Il faut dire que les open spaces sont propices à la transmission du virus. Pour tous ceux qui travaillent à la gestion, la finance, l’informatique, ainsi que pour les chargés d’études, la charge de travail n’a pas diminué, bien au contraire.

Illustration - le télétravail, c’est le contraire des vacances

La direction a refusé à certains agents les congés pour garde d’enfant. D’autres, à qui elle les avait accordés dans un premier temps, ont été rappelés au bout d’une semaine pour se mettre en télétravail.

Même si celui-ci a été mis en place depuis deux ans au volontariat, beaucoup d’agents n’avaient jamais télétravaillé auparavant. Le bilan de cette première expérience n’est pas positif. Nombre d’entre eux n’ont pas de pièce supplémentaire pour installer, dans leur appartement, un bureau dédié, sans parler d’une chaise de bureau ou d’un écran additionnel, nécessaires pour travailler dans de bonnes conditions.

Après plus de 50 jours de télétravail, beaucoup se plaignent de douleurs au dos ou aux cervicales. La direction a bien envoyé une note concernant le bien-être physique au travail, qui conseille aux salariés de ne pas rester trop longtemps assis, de faire de l’exercice physique, des pompes, des squats, la position de la chaise, etc. Mais ils auraient préféré une bonne chaise ou un ordinateur adapté !

Le suivi pédagogique des enfants, la préparation des repas, entrecoupés de visioconférences Skype ou Teams, tout cela même temps, c’est insupportable. Et finalement, pour beaucoup d’agents, le temps de transport économisé est largement repris par le temps de travail qui s’allonge.

Comble de la pingrerie, l’accord sur le télétravail proposé par la direction, qui prévoit une indemnité de 2,30 euros par jour télétravaillé pour compenser les coûts supplémentaires d’Internet, d’électricité, etc., indique que cette indemnité ne sera pas versée en cas de « télétravail exceptionnel ». Cette clause était prévue à l’origine pour les agents en télétravail en période de grève des transports, mais évidemment, elle a bien arrangé la direction pour payer au plus juste les salariés pendant la durée du confinement.

Depuis le déconfinement, en plus du télétravail, les agents se déplacent de nouveau sur les chantiers. Là encore, les contraintes dues à la situation pèsent sur eux seuls : ils doivent faire un détour, parfois important, pour passer à leur attachement prendre les kits de deux masques, même si ce n’est pas sur le chemin des chantiers, car il est impossible d’en récupérer en station où en gare.

Les autres agents doivent rester en télétravail pour l’instant jusqu’au 2 juin. Les salariés n’en savent pas plus, et à ce jour, la direction n’a encore rien prévu pour leur retour en sécurité dans les bureaux, et en particulier dans les open spaces. Mais personne ne se voit faire du télétravail ad vitam aeternam, ne plus avoir le contact avec les collègues, ne plus se retrouver à la machine à café.

Que l’on soit en première ligne à conduire un bus, un métro, ou à la maintenance, ou bien en deuxième ligne à organiser en télétravail la gestion des chantiers entre autres, c’est la même logique d’exploitation patronale qu’il faut combattre.

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