Médecins : une pénurie organisée19/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2703.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Médecins : une pénurie organisée

La crise sanitaire a révélé la situation dramatique des hôpitaux, des Ehpad et aussi le manque criant de personnel de santé, médecins, infirmières, etc. Mais en ce qui concerne le nombre de médecins formés, les chiffres annoncés pour 2020 n’augurent rien de bon.

En 2020, les chiffres du numerus clausus seront quasiment les mêmes qu’en 2019, avec seulement 46 places de plus en médecine et donc 9 361 postes ouverts au concours. Le numerus clausus est imposé par le biais du concours instauré en 1971 & la fin de la première année des études médicales pour limiter le nombre de médecins formés chaque année. L’objectif, double, était alors de limiter les dépenses médicales et d’accorder aux médecins en poste la garantie d’une clientèle nombreuse. Lors du premier concours en 1972, 8 588 postes avaient été ouverts. Près de 50 ans après, on forme tout juste 700 médecins de plus alors que la population a augmenté de 15 millions. On a d’ailleurs vu encore pire, car entre 1984 et 2002, le numerus clausus autorisait moins de 5 000 médecins par an, l ’année « noire » étant 1993 avec 3 500 médecins formés.

En cinquante ans on a vu l’extension des déserts médicaux, les difficultés croissantes pour obtenir des rendez-vous avec des médecins spécialisés. On a vu aussi l’explosion des dépassements d’honoraires et le développement d’une
médecine à deux vitesses. Et ce n’est pas la suppression du numerus clausus prévue en 2020 qui augure bien de l’avenir, car on ne sait rien encore du nouveau système de sélection.

Aujourd’hui le gouvernement dit vouloir revenir sur des années d’erreurs, mais il continue à organiser la pénurie de médecins.

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