Emploi : l’intérim sinistré19/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2703.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Emploi : l’intérim sinistré

Le 7 mai, l’Insee publiait une statistique provisoire sur l’évolution de l’emploi privé en France au 1er trimestre 2020, s’arrêtant donc au 31 mars, soit deux semaines après le début du confinement.

453 200 emplois du privé auraient été détruits en France pendant cette période, dont 437 900 dans les services marchands (ce qui exclut les services à but non lucratif, associatifs et autres). C’est quasiment deux fois plus que le nombre de demandeurs d’emplois supplémentaires relevés pour les quinze derniers jours de mars par Pôle emploi, ce qui était déjà un record.

Les premiers touchés sont les travailleurs en intérim, dont 291 000 auraient perdu leur emploi « en quelques jours » selon les déclarations des dirigeants d’Adecco, la première entreprise mondiale dans le secteur. Et bien évidemment, les chiffres à venir pour le mois d’avril seront encore plus catastrophiques, ils incluront tous les contrats à durée déterminée, les CDD, qui seront venus à échéance dans cette période. Sans surprise, les plus touchés par cette première saignée sont les travailleurs de l’industrie, du bâtiment et des travaux publics.

C’est toute une partie de la classe ouvrière qui, par ordre des capitalistes, vient ainsi de se voir priver d’emploi, de salaire et pour une bonne part de toute rémunération. Ceux qui étaient en contrat précaire ne toucheront pas de chômage partiel. Quant aux indemnités qu’ils pourraient toucher, l’incertitude règne encore. Si le gouvernement a bien demandé de prolonger les indemnités servies par Pôle emploi aux salariés indemnisés arrivant en fin de droits – sans qu’on sache pour combien de temps – qu’en sera-t-il pour les nouveaux inscrits ? Quel sera le nombre de mois d’activité requis pour toucher ces indemnités ?

Les attaques qui ont commencé sur les emplois en annoncent d’autres. Tout laisse prévoir une explosion des licenciements, et une attaque aggravée sur l’emploi et les conditions de travail de la part du patronat. La classe ouvrière aura besoin de toutes ses forces pour y faire face. Elle aura besoin de son unité, en balayant toutes les divisions, pour mettre en échec l’offensive patronale et imposer la sauvegarde de ses intérêts vitaux à commencer par l’interdiction des licenciements quelle que soit leur forme.

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