Après la crise : pour tout changer, il faudra une révolution !05/05/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/05/P16_Panneau_1er_mai_Pantin2_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

La société en crise

Après la crise : pour tout changer, il faudra une révolution !

À l’occasion du Premier mai, la CGT a fait signer la pétition « Plus jamais ça, préparons le jour daprès », qu’elle a initiée avec d’autres associations dont Greenpeace, Oxfam. Ces 16 organisations, et beaucoup d’autres, affirment qu’il faut « tout repenser » pour « inventer le monde d’après ».

Illustration - pour tout changer,  il faudra une révolution !

La CGT a par exemple proposé à ses adhérents de poster sur les réseaux sociaux un message commençant pas « le jour d’après, je veux... »

Oui il faut tout changer dans la société. Mais pour que le jour d’après ne soit pas pire que celui d’avant, il faut comprendre comment on en est arrivé là. La crise du coronavirus a rendu tangible à beaucoup de travailleurs la faillite d’un système qui a méthodiquement sacrifié les hôpitaux publics, les Ehpad et tous les services utiles à la population pour drainer le maximum d’argent vers les capitalistes et les banques. Elle a révélé les tares d’une économie qui a relié les pays et les continents pour mieux piller les ressources et exploiter sans frontières mais est incapable de mettre en commun les compétences et les moyens techniques accumulés par l’humanité pour faire face à la pandémie et à ses conséquences économiques.

Contrairement à ce que répètent les pétitionnaires, ces tares ne résultent pas du fait que les gouvernements au pouvoir depuis 40 ans, en encourageant les délocalisations et en détruisant les services publics, auraient mené des « politiques néolibérales », comme si on avait pu en attendre autre chose. Toute l’économie est entre les mains d’une petite minorité de grandes familles bourgeoises pour qui les entreprises qu’elles achètent, vendent, ferment, dans quelque domaine que ce soit, ne sont que des supports pour réaliser des profits. Si tous les gouvernements, sous toutes les latitudes, ont « favorisé les marchés financiers » et « sacrifié les services publics » c’est que, partout, les États nationaux, les ministres comme les hauts fonctionnaires qui dirigent les administrations, sont au service de ces familles bourgeoises.

Demander aux États de « désarmer les marchés financiers », « d’assurer l’égalité et de répondre aux besoins de la population », selon les formules reprises dans de multiples tracts, c’est se bercer d’illusion. Pire, c’est désarmer politiquement les travailleurs et les classes populaires en leur faisant croire que l’État, s’il était dirigé par une autre équipe, par un bon gouvernement, pourrait obéir à d’autres priorités et se mettre à leur service.

Pour préparer le jour d’après, il n’y a rien à réinventer. Il faut en finir avec le système capitaliste et pour cela renouer avec les perspectives socialistes et communistes. On ne pourra rien changer dans cette société en faillite, sans arracher le pouvoir à la bourgeoisie, sans exproprier les grandes entreprises. Ceux qui ont la force collective pour réaliser une telle révolution sociale sont les travailleurs. Ce sont tous ceux qui ont assuré la continuité de l’économie ces dernières semaines, les caissières, livreurs, auxiliaires de vie, soignants, agents du nettoyage, et tous les autres travailleurs, tout aussi indispensables, dans les usines, les bureaux, les écoles ou les administrations.

Il ne manque aujourd’hui à la classe des travailleurs que la conscience de son immense force collective et de sa capacité à diriger la société. Demander à l’État et aux gouvernements de changer de politique, au lieu de contribuer à accroître cette conscience, revient à l’obscurcir.

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