La grève à la SNCF11/12/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/12/P10_Banderole_comite_de_greve_Nantes_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Le 5 décembre et la suite

La grève à la SNCF

Illustration - La grève à la SNCF

Nantes

À Nantes, la grève est très suivie et seuls de rares trains ont circulé. Jeudi 5, les cheminots mobilisés étaient si nombreux qu’il aurait presque fallu pousser les murs du grand hall de la gare pour que les 300 grévistes réunis en assemblée générale puissent y tenir.

La manifestation, qui a regroupé plus de 20 000 travailleurs du public comme du privé, a permis de vérifier que la colère est bien présente partout. L’idée que c’est de là que le mouvement trouvera toute sa force s’ancre dans les têtes.

Dès jeudi, un comité de grève d’une vingtaine de membres s’est présenté à l’assemblée. Confirmé par un vote favorable des grévistes, il a été renouvelé à l’assemblée du vendredi à une très large majorité.

À son initiative, samedi, une banderole a été confectionnée afin d’indiquer la détermination des grévistes à continuer jusqu’au retrait du projet : « Sous le sapin, pas de retraite à points ! »

Strasbourg

À Strasbourg, le succès de la grève du 5 a été largement préparé par une équipe de cheminots syndiqués ou non, qui s’était soudée lors du droit de retrait un mois avant.

Le 5, la grève était massive partout, quasi-totale à la vente, à l’escale, au contrôle. « Du jamais vu » disaient les grévistes. À la manifestation, les cheminots portaient des pancartes comme « Exerçons notre droit de retraite » ou « Tous en grève, forçons-les à battre en retraite » « Black Thursday, pas de soldes sur nos retraites ».

Depuis, la grève a été reconduite. Lundi 9 au matin, un piquet et des tournées ont eu lieu sur les différents chantiers pour rencontrer les collègues qui ont repris le travail avec l’intention de s’y remettre. Cela donne des boutons à la direction, qui a interdit par écrit à ceux qui travaillent d’aller écouter les assemblées générales de grévistes.

L’assemblée générale rassemble une bonne centaine de cheminots. Lundi 9, une équipe de dix travailleurs du nettoyage d’Onet, venus assister à l’assemblée, a été chaleureusement applaudie.

Le 10, un cortège de 200 cheminots était présent parmi les 3 200 manifestants à Strasbourg. Et le 11, ça continuait… avec un repas déjà assuré grâce à la solidarité de travailleuses du quartier !

Achères

Au technicentre et au dépôt d’Achères dans les Yvelines, comme ailleurs à la SNCF, la grève est très suivie depuis le 5 décembre. Des piquets ont été tenus au Matériel, à l’équipement et à la prise de service des conducteurs, dès 4 h 30 du matin. Les grévistes ont pu y discuter avec des travailleurs des entreprises sous-traitantes qui montraient leur solidarité. Les grévistes de tous les services ont rempli un bus affrété par la CGT pour se rendre à la manifestation du 5. Le 10, une trentaine est retournée manifester.

Des assemblées générales rassemblant entre 70 et 100 grévistes se sont tenues tous les jours et un comité de grève a été élu lundi 9, avec surtout des jeunes. Les grévistes y ont affirmé leur détermination à mener le combat jusqu’au retrait du projet de réforme des retraites.

Angers

À Angers, dès le début de la grève, jeudi 5 décembre, l’assemblée générale des cheminots a élu un comité de grève. La préoccupation est de renforcer la grève. Ainsi mardi 10, comme l’avait décidé l’assemblée générale, une quinzaine de grévistes se sont rendus devant l’usine de camions Scania. Rejoints par une soixantaine de militants interprofessionnels, ils y ont diffusé un tract et les discussions se sont engagées… 200 travailleurs ont débrayé.

Paris - gare d’Austerlitz

Mardi 10, à la gare d’Austerlitz, la grève tenait fort. À l’assemblée générale, les interventions étaient unanimes : il faut continuer et renforcer la grève, il faut le retrait de la réforme des retraites ! Les grévistes sont partis à une centaine en cortège pour la manifestation à Invalides. Le départ a eu lieu, derrière la banderole peinte pour l’occasion : « Austerlitz en grève ! aucune négociation, retrait total de la réforme ! Retraite à 60 ans pour tout-e-s, 55 ans pour les métiers pénibles. Pas un salaire, pas une pension en dessous de 1 800 euros ». Le cortège a vite grossi, rejoint par la manufacture des Gobelins, la BNF, des enseignants, étudiants, employés communaux.

Le 5 décembre, à l’assemblée de 40 membres, avant d’aller en manifestation, les cheminots des ateliers de Châtillon ont élu un comité de grève de 13 membres, regroupant des militants de la CGT et Sud et des non-syndiqués. 15 grévistes de la RATP sont venus prendre la parole jeudi 5 et d’autres encore lundi 9. Des cheminots ont pris la parole à l’Insee. Le comité de grève organise les actions et diffusions de tracts auprès d’entreprises privées.

Paris - gare du Nord

Une assemblée interservices se tient depuis le premier jour de la grève à la gare du Nord, regroupant des roulants, des agents commerciaux, des travailleurs des ateliers du Landy, du Bourget et de bien d’autres services.

Un comité de grève a été élu dès le jeudi, comprenant 17 cheminots de tous les secteurs de Paris-Nord. Il se réunit après chaque assemblée pour faire des propositions qui sont votées à l’assemblée suivante.

À chaque assemblée, la revendication principale est réaffirmée : le retrait de la réforme des retraites. Bien sûr, la question des salaires, les effectifs, les conditions de travail sont aussi mis en avant. Ce n’est pas sous forme corporatiste, car les grévistes tiennent à défendre des revendications communes à tous les travailleurs. Cela apparaît d’autant plus évident que des enseignants, des agents de la RATP, grévistes eux aussi, assistent à ces assemblées et défendent ces mêmes revendications.

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