ADP – Roissy : “Tout pour les boutiques…”11/12/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/12/2680.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Le 5 décembre et la suite

ADP – Roissy : “Tout pour les boutiques…”

Le PDG d’Aéroport de Paris, de Romanet, s’indignait il y a peu des attentes trop longues aux contrôles.

ADP publie des résultats triomphants : hausse du chiffre d’affaires, en particulier à Paris, hausse des redevances, du trafic, des bénéfices, et surtout hausse des recettes des boutiques, ces boutiques de luxe des zone duty free. Mais, derrière le décor, on trouve partout des salariés sous-payés. Chez Epigo par exemple, qui gère diverses enseignes (Brioche Dorée, Starbucks, Exki…), les salaires sont au smic, sans prime de nuit même si l’on travaille dès 6 heures du matin ou jusqu’à minuit. Des salariés s’en vont en trouvant mieux chez McDo, c’est tout dire ! Et même si Epigo gère Caviar House, pas le droit d’y goûter !

Au milieu de l’aéroport, on trouve l’hôtel Sheraton, dont les chambres coûtent 300 ou 400 euros la nuit. Mais, malgré sa prospérité, les salariés ont été forcés de débrayer récemment pour demander des augmentations de salaire. Eux aussi considèrent qu’ils ont besoin de confort !

Au terminal dont se plaignait le PDG, le 2E, les contrôles départs (poste d’inspection filtrage) accumulent les retards à cause de l’installation du poste et des manques de personnel : le body scan qui scanne les passagers dysfonctionne, les bacs dans lesquels ils mettent leurs bagages cabine s’entassent et les salariés doivent les soulever pour dégager les bagages. Et c’est du nouveau matériel !

Pire, les salariés craignent que le ciel leur tombe sur la tête, au sens propre. L’alerte a été donnée par les douaniers, qui ont fait valoir leur droit de retrait le 30 octobre, en constatant un affaissement du plafond. Pas de quoi être rassuré quand on voit que l’itinéraire des passagers a été modifié ou les bureaux des douaniers déplacés. Chacun se souvient de l’effondrement du terminal qui s’était produit peu après son inauguration en 2004. Il y avait eu quatre morts et ADP avait été condamné au maximum.

À l’approche du 5 décembre, les appels se sont multipliés sur la plateforme, chez Air France et ADP, mais aussi en sûreté et chez nombre de sous-traitants.

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