Leur société

Jeunes pour le climat : un monde à changer

« En 2050 vous serez morts, pas nous ! » . C’est avec ce cri que plusieurs centaines d’étudiants et de lycéens ont manifesté vendredi 15 février devant le ministère de la Transition écologique et solidaire, à Paris, pour appeler le gouvernement à prendre des mesures d’urgence contre le changement climatique.

Ce rassemblement s’inscrivait dans le mouvement « Fridays for Future » qui appelle depuis deux mois la jeunesse à multiplier, chaque vendredi, les grèves dans les écoles et les facultés, et ce, dans plusieurs pays. Il est parti de Suède en décembre, à l’initiative d’une adolescente de seize ans, Greta Thunberg, qui, postée seule avec une pancarte devant le Parlement, protestait contre l’inaction du gouvernement face au changement climatique. Le mouvement a depuis essaimé en Grande-Bretagne, en Australie, en Allemagne, en Suisse et surtout en Belgique, où 70 000 personnes se sont rassemblées à Bruxelles le 27 janvier dernier.

Ce mouvement entraîne des jeunes qui veulent exprimer leur inquiétude et leur révolte. Selon les prévisions scientifiques les plus optimistes, le réchauffement climatique aura des conséquences catastrophiques pour une partie importante de l’humanité, et bien des régions du monde sont d’ores et déjà transformées en poubelles. Les jeunes manifestants n’acceptent pas un tel avenir et ils ont raison.

En France, le gouvernement a tenté de faire les yeux doux à ce mouvement de jeunesse apparemment spontané. Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, s’est félicité de la mobilisation, tandis que sa secrétaire d’État, Brune Poirson, lançait « Vous avez derrière ces portes des alliés », avant d’être huée par les manifestants rassemblés devant son ministère, une manière de lui dire qu’ils ne se laissaient pas tromper par des discours et qu’ils réclamaient des mesures immédiates.

Cette mobilisation montre la sensibilité d’une partie de la jeunesse aux questions concernant l’avenir de la planète et sa conscience que, derrière les discours des gouvernements, les réunions internationales et les engagements de façade à réduire les émissions de gaz à effet de serre, les États ne prennent aucune mesure sérieuse contre le changement climatique.

Comment pourrait-il en être autrement ? Les États sont entièrement au service de la classe capitaliste. C’est même leur raison d’être. Or, comment lutter contre le réchauffement climatique sans s’attaquer à celle qui en porte la principale responsabilité, la classe capitaliste ? Des boues rouges de Gardanne aux marées noires, bien des scandales montrent comment les États laissent les grandes entreprises polluer où bon leur semble. Plus généralement, comment permettre à l’humanité de gérer rationnellement les ressources mondiales sans remettre en cause la mainmise des grands groupes capitalistes sur lesdites ressources et l’ensemble de la société, organisée à leur profit. On ne peut lutter pour l’avenir de la planète sans combattre le système qui la pollue sur tous les plans.

Partager