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- Lutte ouvrière n°2638
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Leur société
Impôts : aux capitalistes de financer leur État !
Dans le cadre du grand débat national, la députée LREM Bénédicte Peyrol s’est prononcée pour que « tout le monde paye des impôts, dès le premier euro gagné ».
Sous prétexte que 40 % seulement de la population s’acquitte de l’impôt sur le revenu, c’est faire croire que les classes populaires ne paient pas d’impôt. Or les travailleurs, qu’ils soient en activité, au chômage ou en retraite, financent l’essentiel des deux taxes qui rapportent le plus à l’État : la TVA et la CSG, dont le montant est trois fois supérieur à l’impôt sur le revenu et près de dix fois à l’impôt sur le bénéfice des sociétés.
À l’instar de cette députée, des personnalités de gauche comme de droite ont défendu ou défendent encore l’idée que l’impôt sur le revenu soit payé par tous. C’est le cas du ministre de l’Économie Le Maire, de l’ex-président Hollande, de l’ancien maire de Bordeaux Juppé, jusqu’à Mélenchon qui affirme : « Il y a une dignité civique à contribuer à l’effort collectif. »
Tous ces politiciens voudraient faire croire que la société capitaliste est une communauté d’individus ayant les mêmes intérêts, où l’État représenterait l’intérêt général et par l’impôt chercherait à diminuer un peu les inégalités. Ils cachent l’essentiel, à savoir que ces inégalités sont la conséquence d’une société divisée en classes sociales opposées, où la bourgeoisie, qui possède les grandes entreprises et les banques, tire ses richesses de l’exploitation du travail de l’immense majorité, qui n’a que ses bras et son cerveau pour vivre.
Dans cette société, l’État n’est pas neutre et son rôle fondamental est d’aider le grand patronat à exploiter les travailleurs.
Quant aux services publics que l’impôt serait censé financer, ils servent de plus en plus de vaches à lait pour financer les capitalistes privés, et c’est l’État lui-même qui en est le principal démolisseur.
En effet, plus le capitalisme est à l’agonie, plus l’État se concentre sur son cœur de métier : utiliser l’argent public pour arroser de subventions le grand patronat, rembourser grassement les banques et renforcer une armée qui défend les intérêts des trusts français aux quatre coins de la planète.
Cette vieille devise du mouvement ouvrier est plus que jamais d’actualité : « Pas un sou pour l’État de la bourgeoisie ! »