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Jeunes sourds et jeunes aveugles : menaces sur la scolarisation
Jeudi 31 janvier, plusieurs dizaines de salariés des Instituts nationaux de jeunes sourds (INJS) et jeunes aveugles (INJA), ainsi que de parents de jeunes scolarisés dans ces instituts, ont manifesté devant l’Assemblée nationale à Paris.
Ces écoles publiques spécialisées sont menacées par la baisse de leurs budgets et la fermeture prévue de certaines filières : par exemple, à l’Institut national des jeunes sourds de Paris, il n’y aura plus de filière Bac Pro à la rentrée 2019.
Le gouvernement justifie ces restrictions budgétaires par l’objectif de l’inclusion, c’est-à-dire, pour lui, de la scolarisation de tous les enfants, quels que soient leurs handicaps, dans les classes des établissements de l’Éducation nationale. Mais cette politique d’inclusion n’est pas accompagnée des moyens nécessaires, par exemple la formation des enseignants à la langue des signes et l’embauche d’interprètes ou de codeurs en nombre nécessaire. En outre, pour certains jeunes, l’inclusion est extrêmement difficile. Les instituts spécialisés leur permettent de recevoir un enseignement adapté à leurs besoins éducatifs particuliers, contribuant ainsi à l’inclusion véritable, qui est l’inclusion dans la société. Si les INJS et INJA sont remis en cause, il y a un risque de déscolarisation, ou que les parents soient obligés de payer des écoles privées. Le discours du gouvernement sur l’inclusion masque en fait une politique d’économies sur le dos des jeunes sourds ou aveugles.
Les travailleurs des INJS et INJA et les associations de parents réclament à la fois de véritables moyens pour l’inclusion, et le maintien des écoles spécialisées pour les enfants qui en ont besoin. Suite à leur manifestation du 31 janvier, la secrétaire d’État aux Personnes handicapées a fini par accepter de les recevoir. Mais, lors de ce rendez-vous, elle n’a fait que défendre le principe de la scolarisation à l’Éducation nationale, sans aucune garantie sur les modalités de sa mise en place ni sur l’avenir des INJS/INJA.
Une nouvelle journée de mobilisation est donc prévue au mois de mars, pour réclamer des moyens adaptés à tous les enfants, en milieu ordinaire comme dans les instituts spécialisés.