Fonderies du Poitou – Ingrandes : les travailleurs unis dans la riposte20/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2638.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderies du Poitou – Ingrandes : les travailleurs unis dans la riposte

Mardi 5 février, les travailleurs des fonderies Aluminium et Fonte d’Ingrandes, près de Châtellerault, étaient appelés à 24 heures de grève par les syndicats CGT, CGC et CFDT. Les salaires et les emplois des uns et des autres sont en effet lourdement menacés, les deux entreprises ayant été mises en cessation de paiement, puis en redressement judiciaire.

Étroitement imbriquées, puisqu’elles ne constituaient lors de leur création qu’une seule entreprise, les deux fonderies rassemblent plus de 740 travailleurs, qui produisent des culasses en aluminium et des carters en fonte pour Renault, leur principal client. De nouveau réunies, elles pourraient faire l’objet d’une reprise par Liberty House, filiale du groupe britannique GFG Alliance, sous la tutelle de Renault qui dirige l’opération. Cet éventuel repreneur a déposé le 28 janvier au tribunal de commerce de Lyon une offre qui, pour l’Alu, impliquerait la suppression de 130 emplois sur 330. À supposer que ce projet arrive à son terme, on voit quel en serait le prix pour les travailleurs.

Dès le matin du 5 février à 9 heures, les accès pour les camions de chargement et déchargement ont été bloqués par les grévistes des deux fonderies. Après les prises de parole syndicales, les drapeaux de l’usine ont été descendus symboliquement et remplacés par les drapeaux syndicaux.

La lutte contre la menace de licenciements, voire de fermeture pure et simple, paraît évidemment difficile aux travailleurs. Les responsables syndicaux, eux, misent essentiellement sur l’intervention des pouvoirs publics à tous les niveaux, assignant aux actions des travailleurs un rôle d’appoint. Dans ce contexte, le député macroniste Turquois n’a pas hésité à venir affirmer son soutien aux salariés, appelant même à faire pression sur Renault et sur l’État pour le maintien de tous les emplois.

Bien épaulés par un gouvernement durement anti­ouvrier, les patrons feront évidemment ce que bon leur semble, si les travailleurs ne les en empêchent pas. Mais du moins le député parviendra-t-il peut-être à sauver quelques voix. En attendant, le jour-même, après sa harangue aux fondeurs, il est monté tranquillement à l’Assemblée, pour voter la loi dite anti-casseurs.

L’action du 5 février s’est poursuivie par le rassemblement de plus de 600 travailleurs, dont près de 400 fondeurs, qui ont manifesté symboliquement devant le centre de formation Renault à Châtellerault. Ils ont été rejoints par 250 manifestants mobilisés auparavant en centre-ville dans le cadre de la journée nationale d’action appelée par la CGT, ainsi que par de nombreux gilets jaunes.

En attendant d’hypothétiques offres de reprise, une nouvelle action est prévue le 22 février, avec une montée en cars vers le site Renault du Mans.

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