Leur société

Édouard Philippe et le RSA : acharnement antipauvres

Lors d’une réunion avec des élus locaux et des patrons de PME dans le Finistère, Édouard Philippe s’est dit favorable à la mise en place de « contreparties, d’activités d’intérêt général » aux aides sociales.

En clair, il s’agirait d’obliger les bénéficiaires du RSA à travailler gratuitement quelques heures. Un tel dispositif existe déjà en partie dans le Haut-Rhin, où le conseil départemental a obtenu de demander sept heures de bénévolat par semaine aux allocataires du RSA, même s’il n’a pas pu imposer de les rendre obligatoires.

Cet acharnement antipauvres n’est pas nouveau : Philippe ne fait que reprendre une vieille lune démagogique déjà bien usée, sous-entendant que les bénéficiaires du RSA profitent indûment des allocations, donc de l’argent public. À quelques mois des élections européennes, la sortie de Philippe s’inscrit dans la continuité de celles de Macron pour plaire à l’électorat de droite et flatter les préjugés contre les pauvres en général et les travailleurs au chômage en particulier.

Cela, alors que plus d’un tiers de ceux qui auraient droit au RSA ne le demandent pas, et que bien des allocataires se voient déjà contraints de trouver un emploi de misère, les 551 euros mensuels pour une personne seule et 992 euros avec deux enfants leur permettant à peine de survivre.

Derrière cette démagogie, il y a la volonté de peser sur tous les travailleurs en favorisant la création d’emplois archi sous-payés.

Quand il s’agit de s’attaquer au monde du travail, les finances publiques ont bon dos : le gouvernement n’a pas exigé du patronat des contreparties avant de pérenniser le CICE sous forme de réduction de charges et de le doubler cette année, jusqu’à atteindre 40 milliards d’euros, indûment perçus, eux. Les profiteurs se trouvent bien là. D’autant que les aides sociales finalement aident avant tout le patronat, qui peut ainsi se décharger sur la société de la survie de ceux qu’il prive de travail.

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