Mali : le président rampe devant le fondamentalisme13/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2637.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mali : le président rampe devant le fondamentalisme

Dans le dernier numéro de leur journal Le pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) dénoncent la politique du président malien Ibrahim Boubacar Keita, grand allié de l’impérialisme français, face aux imams les plus réactionnaires et à leurs troupes.

Le ministère de l’Éducation nationale du Mali voulait introduire dans les écoles publiques quelques notions d’éducation sexuelle, mais face au tollé des imams du Haut conseil islamique du Mali (le HCIM), le Premier ministre a fait marche arrière et a retiré le projet sans même avoir livré une petite résistance devant les tenants de l’islam rigoriste.

Pour montrer sa force, l’imam Mahmoud Dicko, président du HCIM, a fait défiler ses fidèles à Bamako, malgré l’annonce du retrait de ce projet par le gouvernement. Ainsi, ils étaient des milliers à converger vers le Palais de la culture le dimanche 23 décembre, aux cris de « Allah Akbar », alors que la manifestation avait été interdite. Ce fut une véritable démonstration de force devant laquelle le gouvernement malien a pitoyablement reculé.

Ce n’est pas la première fois que les imams du HCIM font reculer le pouvoir. Il faut rappeler la débandade de l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT) en 2009 devant les partisans de ce même Dicko lorsqu’il a voulu apporter un petit toilettage au Code de la famille. Celui en vigueur était particulièrement réactionnaire sur le statut de la femme malienne. ATT avait déjà fait voter le nouveau code par les députés, mais les imams ont crié à la trahison de l’Islam et ont mobilisé leurs fidèles. (...) ATT n’a même pas essayé de défendre son texte. Il l’a fait modifier sur-le-champ par les mêmes députés qui venaient de l’adopter. (…)

L’actuel président IBK se retrouve dans la même situation. Il a envie de se montrer comme un président moderne pour plaire notamment à ses protecteurs de Paris, mais il a en même temps besoin de l’appui des dignitaires religieux pour calmer la colère de la population contre son régime. (…)

Jusqu’ici, tant que les intérêts généraux de l’impérialisme français ne sont pas remis en cause au Mali, il est assuré du soutien de Paris. Reste à savoir s’il continuera à avoir celui des dignitaires religieux les plus influents.

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