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Leur société
Grand débat : le gouvernement poursuit sa com
Le grand débat continue. Mais, si les prestations de Macron semblent le faire remonter, un peu, dans les sondages, le gouvernement reste évidemment sur sa ligne.
L’entourage présidentiel ayant identifié le manque de participation des jeunes et des quartiers en difficulté au débat, Macron s’est retrouvé le 4 février, à Évry-Courcouronnes, devant 150 élus et autant de responsables d’associations de quartier.
Il y a été interpellé sur le plan banlieue de Borloo, dûment discuté avec des élus et des associations pour finalement passer à la trappe, ce qui augure mal de ce qui pourrait sortir du débat en cours. Macron s’est mollement défendu, disant qu’on ne pouvait pas dire qu’il n’avait rien fait en direction des banlieues puisqu’il avait un peu augmenté le nombre de programmes de rénovation urbaine. Il a aussi esquissé un mea culpa à propos de la disparition des contrats aidés. Des réponses qui avaient un goût de bien peu pour les quartiers concernés.
Le président voudrait renouer avec les bains de foule. Mais la condition est que ce soit des foules triées sur le volet. Sinon, comment expliquer que, le même jour, le président avait rendez-vous avec une association d’insertion des jeunes dans le plus grand secret, pour ne pas risquer de croiser la colère des gilets jaunes ?
Les députés macroniens qui se lancent dans le débat dans leur circonscription, eux, n’y échappent pas. Ainsi une députée du Var, venue débattre accompagnée de ses collaboratrices, a dû encaisser un « Vous êtes payés combien à être là aujourd’hui, à ne rien f... ? » Et à la réponse : « On est là pour vous écouter », il a été rétorqué : « Nous écouter ? Mais ça fait deux mois qu’on est obligés de tout casser pour se faire entendre. »
Certains députés LREM, à la lueur du débat, découvrent la Lune. Ainsi, Patrick Vignal en conclut : « Les gens n’attendent pas une nouvelle Constitution, mais veulent savoir comment remplir le frigo à la fin du mois ». Il n’est pas le seul. Pour le président du groupe LRM au Sénat, François Patriat, « la nature de la demande des gilets jaunes est aujourd’hui davantage sur le pouvoir d’achat, l’ISF, que sur des sujets institutionnels ». Pour un député des Deux-Sèvres, « nous devons marcher sur deux jambes, avec des mesures institutionnelles et d’autres en faveur du pouvoir d’achat ».
Macron, lui, est plutôt unijambiste, puisque le 31 janvier il a expliqué à des journalistes que les réponses économiques et sociales ont été apportées avec les mesurettes du 10 décembre. Point final.
En tout cas, en attendant que le débat permette au gouvernement de vendre ce qu’il a déjà dans ses cartons, il est déjà pour le président une belle occasion de faire campagne, en prélude à celle des élections européennes, au point que certains de ses concurrents, comme Wauquiez, demandent si ce temps de parole sera décompté dans celui de la campagne européenne.
Décompté ou pas, c’est déjà l’overdose.