Dans les entreprises

Nestlé-Beauvais : non aux suppressions d’emplois !

Mercredi 10 octobre, le directeur général de Froneri (ex-Nestlé) annonçait la fermeture de l’usine de Beauvais d’ici le mois de mars prochain. C’est rayer d’un trait de plume 317 emplois directs, et pas loin de 500 avec les intérimaires, sous-traitants et prestataires du gardiennage, du ménage et autres.

non aux suppressions d’emplois !

De plan social en plan social, Nestlé-Beauvais est tombé de 2 500 salariés en 1990 à 317 aujourd’hui. À l’origine, une partie de l’usine fabriquait des surgelés, l’autre partie des crèmes glacées. Le premier secteur a été fermé en 2014. En 2017, un concurrent britannique, R&R, prenait la direction de l’usine à travers une joint-venture avec Nestlé. Chacun des deux associés-complices détenait 50 % de la nouvelle société, Froneri. Aussitôt conclu cet accord, Froneri lançait dans son usine de Bretagne une ligne de production en tous points semblables à celles qui, à Beauvais, fabriquaient les cornets Extrême. En juin dernier, l’autre production importante de Beauvais, le vrac 1 litre, lui était retirée.

Même si tout monde avait en tête la fin prochaine de l’usine, l’annonce a fait l’effet d’un coup de massue. Il y aurait 115 départs en retraite anticipée, une centaine de postes à pourvoir dans d’autres usines du groupe. Mais personne n’y croit vraiment, et, de toute façon c’est le sentiment d’être jetés comme des malpropres qui domine, « alors qu’on leur a fait gagner de l’argent pendant des années ! »

Dans les jours qui ont suivi l’annonce, personne évidemment n’a eu le cœur à travailler. Il y a de la colère, alimentée par la conscience que « Nestlé fait faire le sale boulot par d’autres pour protéger son image », et par le fait que l’usine est loin d’être déficitaire. La brutalité de l’annonce renforce le sentiment d’injustice et de révolte. Les derniers plans s’étaient déroulés sans licenciements secs. Mais cette fois « ce n’est plus la même chose, il va falloir se battre ».

La direction, en présentant son plan, a souligné qu’elle voudrait que cela se passe dans le calme, pas comme dans d’autres usines. Comme PSA, Goodyear, ou Continental ? C’est bien l’aveu involontaire que la seule chose qu’elle craint, c’est une lutte collective et déterminée des travailleurs de Nestlé – Beauvais pour défendre leur peau, leur droit à l’existence.

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