Hôtel Park-Hyatt – Paris : la lutte continue17/10/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/10/P15_Hotel_Hyatt1_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôtel Park-Hyatt – Paris : la lutte continue

En grève depuis le 25 septembre, des salariés de la société de nettoyage sous-traitante de l’hôtel Park-Hyatt-Paris-Vendôme et des salariés de l’hôtel ont été violemment délogés, vendredi 12 octobre à 6 h 25, par des vigiles envoyés par la direction. Deux d’entre eux ont été blessés et hospitalisés, pour l’un avec une blessure sérieuse.

Illustration - la lutte continue

Depuis le début du mouvement, la direction de cet hôtel, dont la suite la plus chère est à 18 000 euros, s’assoit sur le droit et utilise illégalement des intérimaires pour casser la grève. Comme cela ne suffit pas, elle a recours maintenant à ses nervis contre les grévistes. Cerise sur le gâteau, ce même jour la préfecture a envoyé la police, non pas contre le directeur-voyou mais contre les grévistes eux-mêmes, les accusant faussement d’entrave à la circulation. Pendant quatre heures, les policiers ont retenu une vingtaine d’entre eux dans une rue adjacente, les empêchant de tenir leur assemblée générale.

Dès le lendemain, un rassemblement de deux cents personnes dénonçait cette intervention au secours des patrons de l’hôtellerie. Loin de se laisser intimider, les 70 grévistes (60 sous-traitants et 10 salariés d’Hyatt) poursuivent leur lutte et exigent l’intégration des salariés du sous-traitant dans le personnel de l’hôtel. Le Park-Hyatt est en effet le seul palace en France à avoir recours à la sous-traitance. Et même si leurs salaires sont supérieurs à ceux du personnel de l’hôtel, les salariés de STN estiment devoir avoir les mêmes droits et la même stabilité de l’emploi que leurs collègues. Ils sont bien décidés à obtenir pour les salariés du site une augmentation de trois euros de l’heure, somme obtenue par les salariés sous-traitants lors d’une précédente grève.

Tous revendiquent une diminution des cadences : dans les autres palaces, les femmes de chambre font sept chambres alors qu’on leur demande d’en faire neuf et demi, sans même fournir le matériel adéquat puisqu’elles doivent attendre parfois une bonne demi-heure l’aspirateur utilisé dans une autre chambre. Les luttes précédentes ainsi que leur organisation actuelle dans le syndicat CGT-HPE (Hôtel de prestige et économique) leur ont permis jusqu’ici de gagner la fin du travail à la tâche et des augmentations de salaire.

La CGT-Commerce appelait à se rassembler jeudi 18 octobre à 11 heures devant l’hôtel pour dénoncer le coup de force de la direction et soutenir les grévistes, qui ont revoté la grève à l’unanimité.

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