Leur société

Aides sociales : des abus imaginaires

Certains dirigeants politiques ont l’habitude de dénoncer ce qu’ils qualifient d’abus aux aides sociales. Une enquête réalisée pour le compte d’associations d’aide à la personne montre que ces abus n’existent que dans leur imagination.

des abus imaginaires

Une personne sur trois ne réclame pas les aides dont elle pourrait bénéficier, et beaucoup ne les connaissent même pas. C’est majoritairement le cas pour les aides dues aux familles dont l’un des membres reçoit un traitement médical, et ce renoncement donne aux pouvoirs publics un prétexte pour les réduire. Cela concerne aussi l’allocation personnalisée d’autonomie, attribuée aux personnes de plus de 60 ans ayant des difficultés pour accomplir les tâches de la vie quotidienne. Ce sont les plus isolées qui font les frais de cette désinformation et ne réclament pas les aides auxquelles elles auraient droit, celles qui ne pensent pas à se renseigner ou à aller consulter une assistante sociale. Laissées à elles-mêmes, ces personnes trouvent ailleurs leurs propres solutions, se fragilisant ou sollicitant leur entourage à l’excès.

Les associations pointent au passage la dégradation dans certains départements, faute de financement suffisant des services effectués au domicile des personnes âgées : « Les interventions sont plus fractionnées, plus courtes, d’une durée de 20 minutes parfois, peu propices au respect de la bientraitance des personnes accompagnées », écrivent-elles.

Les sommes qui resteraient à payer une fois l’aide obtenue sont aussi un obstacle décisif. C’est le cas pour les prestations liées au handicap. Celles-ci sont mieux connues, les personnes concernées étant suivies par des structures médicales qui les informent. Cependant, un quart de ceux qui y auraient droit y renoncent, ne pouvant payer ce reste à charge.

Dans le même ordre d’idées, le Secours catholique montrait dans son dernier rapport que de nombreuses personnes ayant droit au RSA ne le sollicitaient pas, ce qui fait économiser à l’État cinq milliards d’euros.

N’en déplaise à tous les politiciens dont la chasse à un prétendu assistanat constitue le fonds de commerce électoral, ceux qui ont droit à des aides sociales n’en réclament pas trop, mais trop peu !

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