Salon du Bourget : foire d’empoigne civile et militaire18/06/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/06/P5-1_Dassault_Thal%C3%A8s_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Article du journal

Salon du Bourget

foire d’empoigne civile et militaire

Le Salon du Bourget 2025, qui s’est ouvert le 16 juin, a fait le plein d’exposants : tous les géants du trafic aérien sont là. Car derrière les allées ouvertes au public se décident en coulisse des contrats aux montants astronomiques. Et puis, s’il y a les vendeurs d’avions de ligne, il y a aussi les vendeurs d’avions de chasse.

Illustration - foire d’empoigne civile et militaire

D’après l’Association du transport aérien international, dans le secteur du transport de passagers, près de 1 000 milliards de dollars de revenus seraient attendus pour l’année 2025, et cela devrait augmenter. Une frénésie de commandes pour les années suivantes est attendue lors de ce salon. Encore ne s’agit-il que de l’industrie aéronautique civile, car l’industrie militaire est aussi présente et l’une est depuis longtemps liée à l’autre.

En France, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la division du travail a été clairement mise en place entre l’État et les grands industriels du secteur. L’aviation civile était à la charge de l’État car elle demandait des investissements de long terme et n’était pas immédiatement rentable. L’aviation militaire, aux marchés assurés par les commandes étatiques, était donnée en cadeau aux industriels privés, dont le premier représentant était Dassault.

L’actuel PDG de Dassault, Eric Trappier, interviewé dans la presse pour l’occasion, a estimé que « c’est un modèle parfait. S’il en existe un meilleur, que l’on me le démontre » ! Et d’expliquer aussi : « Les armements français sont améliorés en continu, en prenant en compte le retour d’expérience des forces françaises et des clients étrangers. » En clair, l’armée française assure des commandes à Dassault, et c’est le cas depuis plus de 100 ans. Puis, cette armée, en menant ses guerres, en bombardant des populations, comme durant les guerres d’Indochine ou d’Algérie, ou plus récemment en Syrie, continue de prouver que le matériel est terriblement efficace. Et cela permet à Dassault de vendre ses engins de morts à d’autres États.

L’aide de l’État est vitale pour Dassault car la concurrence est rude avec les autres industriels de l’armement, européens et surtout américains. Pour Trappier, il ne faut pas seulement que les budgets d’armement de tous les États augmentent, il faut aussi que le maximum de cet argent finisse dans les caisses de son trust et pas dans celles de ses concurrents.

Alors, devant cette orgie de profits, l’intérêt des travailleurs, y compris de ceux de l’industrie d’armement, serait que tous ces bénéfices soient confisqués et ces industries expropriées.

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