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- Lutte ouvrière n°2969
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Leur société
Immigration
les rafles de Retailleau
Mercredi 18 et jeudi 19 juin, le ministre de l’Intérieur a mobilisé 4 000 policiers, gendarmes, douaniers et militaires pour organiser des rafles de sans-papiers dans les gares et les trains.
Retailleau s’est mis en scène dans le rôle de premier flic de France en venant faire un discours à la Gare du Nord à Paris jeudi 19 juin, pendant l’opération : « Ne venez pas en France, nous n’accepterons rien, c’est la tolérance zéro. » Des contrôles massifs avaient déjà été organisés dans les bus internationaux à bas coût les 20 et 21 mai, dont le ministère de l’Intérieur a communiqué les résultats : 900 bus contrôlés, 759 étrangers en situation irrégulière interpellés, 245 OQTF (obligation de quitter le territoire français) décidées, 34 étrangers placés en centre de rétention, 72 renvoyés vers un autre pays européen.
Le résultat est de rendre encore plus dure la vie des travailleurs immigrés. Pendant deux jours, ceux à qui l’administration refuse des papiers ont dû hésiter à sortir, de peur de subir un contrôle, et ceux qui sont allés travailler avaient encore plus que d’habitude la peur au ventre. Et tous ceux qui peuvent avoir l’air d’être étrangers, qu’ils aient ou non des papiers, ont dû subir des contrôles au faciès.
Retailleau ne manque pas de concurrents, à droite et à l’extrême droite, qui se livrent à la même démagogie xénophobe. Les yeux fixés sur l’élection présidentielle de 2027, il va chercher son modèle du côté de Trump qui organise le même type de rafles. Ceux qui ont manifesté jeudi 19 juin à la Gare du Nord contre le discours de Bruno Retailleau, aux cris de « Solidarité avec les sans-papiers », ont eu raison de s’opposer à ce poison du racisme qui divise les travailleurs et les affaiblit, alors qu’ils ont besoin de toutes leurs forces et de leur unité pour se battre contre les attaques des patrons qui se multiplient et pour être capables de renverser cette société qui s’enfonce dans la crise.