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- Lutte ouvrière n°2955
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Dans le monde
Gaza
Netanyahou relance la guerre
« Les bombardements avec des avions et des chars étaient partout. Ils ont rallumé le feu de l’enfer sur Gaza », a raconté le 18 mars un Palestinien de 25 ans, vivant sous la tente dans la ville de Gaza. L’opération Plan enfer du gouvernement israélien venait de démarrer la nuit précédente.
Avec un bilan, le 18 mars, de plus de 400 morts, cette reprise de l’écrasement des Palestiniens de Gaza par l’armée israélienne fait suite à la suspension, début mars, de la livraison de toute aide humanitaire dans le territoire. Puis Netanyahou a fait couper la dernière ligne électrique alimentant Gaza, avant de reprendre des bombardements massifs sur l’ensemble du territoire, pilonnant une population vivant déjà au milieu des ruines.
La reprise de l’offensive, s’est faite avec l’aval de Trump et de son entourage. La livraison des 1 800 bombes lourdes, promise par Washington, avait d’ailleurs été effectuée le 16 février. L’homme « de paix » Trump montre bien son vrai visage ! Le lancement du « plan enfer » prend prétexte de l’attitude du Hamas, qui aurait refusé de libérer les 58 otages restant à Gaza et rejeté les propositions Witkoff, du nom de l’émissaire américain qui feignait de chercher une alternative à la mise en œuvre de la deuxième phase de la trêve. En fait de proposition, Netanyahou et l’état-major se préparaient à une nouvelle escalade, dans laquelle le sort des otages ne compte pas davantage que celui de la population palestinienne. Leurs communiqués de victoire s’appuyant sur l’élimination de plusieurs responsables du Hamas à Gaza n’offrent aucune satisfaction aux familles d’otages qui reprochent au gouvernement, et à Netanyahou personnellement, de poursuivre la guerre au mépris de la vie de leurs proches. Les manifestations ne faiblissent pas, et le Premier ministre y est toujours autant conspué.
Netanyahou se trouve depuis cinq ans en plein cœur d’un procès pour corruption, fraudes et abus de confiance dans une série d’affaires. La guerre lui a permis de repousser les échéances judiciaires. Ainsi, la reprise des opérations militaires à Gaza a entraîné le report de sa comparution. Le retour au sein de la coalition gouvernementale du parti d’extrême droite Force juive, d’Itamar Ben Gvir, démissionnaire à l’annonce du cessez-le-feu à Gaza et applaudissant à la reprise de la guerre, conforte le chef du Likoud dans sa position de soutien actif aux milices de colons de Cisjordanie. Fort du soutien des puissances impérialistes, Netanyahou peut ainsi poursuivre sa politique de guerre sans limite et sans fin, à Gaza, en Cisjordanie, au Sud-Liban et en Syrie.