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Leur société
Bayrou Premier ministre
pour une même politique
Vendredi 13 décembre, après une semaine d’atermoiements, François Bayrou a finalement été nommé Premier ministre.
L’atout principal de Bayrou pour le rôle est d’être resté durant un demi-siècle au centre droit, affirmant que le pays pouvait être gouverné par l’alliance de toutes les bonnes volontés. Il a commencé sa carrière à la fin des années 1970, dans un cabinet ministériel du gouvernement Barre responsable des premiers grands plans d’austérité et du début des attaques contre les travailleurs de la sidérurgie. Il fut ensuite ministre de l’Éducation nationale de 1993 à 1997, sous Balladur puis Chirac, et tenta de renforcer l’enseignement catholique privé. Candidat à l’élection présidentielle de 2007, il ne donna pas de consigne de vote lors du deuxième tour entre Royal et Sarkozy. En 2012, candidat également, il appela à voter Hollande au deuxième tour et en 2017 il appuya Macron dès le premier tour et fut un élément déterminant de sa victoire.
Quelle est l’espérance de vie d’un gouvernement Bayrou ? Depuis les élections de 2022, et surtout depuis la dissolution de cet été, les gouvernements durent de moins en moins longtemps : un an et demi, sept mois, puis trois mois dans le cas de Barnier. Ni Notre-Dame, ni l’onction du pape en Corse n’ont fait de miracle contre l’instabilité politique. Les différents dirigeants se rejettent la responsabilité de cette valse continue car ils savent qu’elle peut nuire au monde des affaires, envers qui ils voudraient se montrer responsables. Mais cette instabilité découle simplement de l’usure rapide de gouvernements qui rançonnent la population. Elle est aggravée par le caractère particulièrement prétentieux de Macron, sa stupide autosatisfaction et sa dissolution hasardeuse. Elle est multipliée par l’irresponsabilité, même vis-à-vis de la classe dominante, de partis de politiciens en concurrence. Il reste à Bayrou à gouverner dans ces conditions.
Avec l’abaissement de la note de la France par l’agence Moody’s, dans la nuit de vendredi 13 à samedi 14 décembre, les marchés financiers expriment leurs craintes, ou leur pari, que l’État français aura du mal à faire payer la dette à sa population. Ce sera précisément le rôle du gouvernement, celui de Bayrou comme les autres.
Pendant ce temps, les patrons n’ont même pas besoin d’un serviteur à Matignon pour licencier et fermer des usines. Et le principal problème pour les travailleurs est bien là. Il n’est pas dans la recherche d’un gouvernement qui, de toute façon, ne fera que servir le grand capital, mais dans la nécessité de se préparer à répondre à la guerre que le patronat leur a déclarée à tous.