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Brève
SNCF
le “tous ensemble” indispensable

La semaine du 8 mai, plusieurs catégories de cheminots étaient appelées à la grève et en particulier les contrôleurs les 9, 10 et 11 mai. À l’appel du CNA – un collectif de contrôleurs qui avait déclenché une grève massive en 2022 – et de plusieurs syndicats, les contrôleurs demandent toujours à être au moins deux par train, à être mieux rémunérés, à bénéficier de fins de carrière aménagées et à ne pas voir leurs horaires de travail régulièrement modifiés à la dernière minute et le plus souvent pour combler le sous-effectif.
Plus cette grève approchait, plus se multipliaient les attaques antigrévistes de la part des journalistes, du gouvernement et de Farandou, le patron de la SNCF. Ce dernier a même écrit une lettre à tous les cheminots qui accuse les grévistes de trahir la confiance du public, le privant de trains et le précipitant dans les bras de la concurrence. Responsable de milliers de suppressions de postes par an, de fermeture de guichets, avocat de la hausse des prix des billets TGV, fidèle artisan de l’ouverture à la concurrence, qui peut croire que Farandou devienne tout à coup un fervent défenseur du bien-être des voyageurs ?
Les revendications des contrôleurs grévistes pourraient être celles de l’ensemble des cheminots : tous sont concernés par le sous-effectif, l’augmentation des cadences. ou les pertes sur un salaire souvent constitué de primes quand, en raison du recul de l’âge de la retraite et de la pénibilité, ils ne parviennent plus à finir leur carrière au même poste. Tous ont besoin d’augmentations de salaires.
Pourtant, les organisations syndicales appellent à des grèves catégorielles : le 5 et le 6 mai, les conducteurs et contrôleurs appelés par la CGT. Sud-Rail appelait le 5 mai à une grève des agents du commercial. Le 6 mai, c’était les ouvriers de maintenance des technicentres, le 7 mai, les agents de conduite et enfin les 9, 10 et 11 mai les contrôleurs avec le collectif des contrôleurs ! Pour nombre de cheminots, il est difficile de s’y retrouver. Les organisations syndicales se font la guerre et entretiennent l’illusion qu’en avançant catégorie par catégorie, les cheminots seraient plus forts.
Le contexte est celui d’une véritable offensive contre le monde du travail, de fermetures d’usines partout sur le territoire, de plans de licenciements, d’attaques contre les chômeurs et les retraités, auxquels s’ajoutent à la SNCF les conséquences de l’ouverture à la concurrence. Aux chemins de fer comme dans le privé, il est d’autant plus nécessaire d’être nombreux et de faire grève ensemble.