Soutien aux mineurs isolés.

Depuis le vendredi 2 mai, le Collectif des Jeunes Mineurs de Rouen campe devant la préfecture. Il rassemble une vingtaine de jeunes migrants, mineurs isolés, venant essentiellement d'Afrique de l'ouest (Congo, Côte d'Ivoire, Mali …) qui réclament un hébergement, des soins, la possibilité d'aller à l'école. Renvoyés sans cesse entre la préfecture, l'Aide Sociale à l'Enfance, le département (macroniste), sous prétexte qu'ils ne peuvent pas prouver leur minorité, ils sont épuisés par l'incertitude et la précarité.
Ils vivaient jusqu’alors dehors, dispersés dans la ville. Rassemblés, ils mettent le préfet face aux conséquences de sa politique, au risque de compromettre leurs chances de régularisation. Soutenus matériellement par des riverains et des militants syndicaux et politiques, une relève est organisée pour monter la garde du camp. Au coin du feu, ils racontent leur traversée des continents, la perte de camarades en chemin et l'esclavage en Libye. Dans la lutte collective, ils retrouvent la chaleur humaine et la dignité que leur refusent les institutions.
Ces jeunes sont nos camarades de travail de demain ; sans logement, sans diplôme, sans papier, ils risquent d'être livrés à la merci des patrons. 
Lutte ouvrière s'associe à la manifestation qui est organisée ce samedi 10 mai à 15h au départ de la place Saint-Sever. Elle passera par le rectorat, qui refuse de scolariser ces jeunes, et le département, qui refuse de les placer à l'Aide Sociale à l'Enfance, elle finira à la préfecture y demander la présomption de leur minorité afin qu’ils soient pris en charge le temps de leurs démarches administratives.