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Brève
RATP – Infrastructure (Île de France)
Cachez-moi ces accidents du travail

La direction de la RATP-Infrastructure a annoncé à ses 3 000 agents une prime comprise entre 300 et 500 euros si le nombre d’accidents de travail avec arrêt était divisé par deux, voire trois en 2025. Cette direction entretient les infrastructures comme les voies, la signalisation, les ouvrages d’art ainsi que les travaux de prolongement des lignes de métro. En 2024, 71 accidents ont été recensés. Ce nombre était déjà de 13 en février de cette année, de 19 fin mars. Face à cette augmentation, la direction n’a pas pris de mesures de prévention supplémentaire.
Dans un courriel qui a provoqué l'indignation, le directeur de RATP-Infra conditionne le versement de la prime de 500 euros à un nombre d’accidents inférieur à 24 et un nombre de jours d’arrêt inférieur à 3900 sur l’année. La prime serait abaissée à 300 euros brut si le nombre est entre 25 et 35 et zéro si pour un nombre supérieur à 35. Mais la direction n’aurait même pas budgétisé le million et demi d’euros nécessaire dans le cas où elle devrait verser cette prime. Elle ne cherche pas à baisser le nombre d’accidents, mais à désigner les ouvriers comme responsables et les inciter à ne pas faire de déclaration d’accident.
Cette augmentation des accidents du travail est inquiétante. Les chiffres sont d'ailleurs en dessous de la réalité. Fin avril, par exemple, deux travailleurs ont été électrocutés mais ces deux accidents ne seront pas comptabilisés par la RATP, car ils font partie d’une entreprise sous-traitante et donc en dehors des statistiques. La RATP-Infra assure la maintenance avec une myriade d’entreprises du secteur et embauche aussi directement 1 000 travailleurs "prestataires" non comptabilisés en cas d’accident. Pour le remplacement d’un escalator, par exemple, on compte sept à huit agents RATP pour 50 salariés d’une dizaine d’entreprises extérieures.
Le nombre d’accidents du travail déclaré par la RATP-Infra n’est donc que la partie visible de l’iceberg.