Procès de RSI (Nanterre 92) : Sans papiers, un coin du voile est levé10/05/20252025Brèves/static/common/img/contenu-min.jpg

Brève

Procès de RSI (Nanterre 92)

Sans papiers, un coin du voile est levé

Mardi 29 et mercredi 30 avril s’est tenu à Nanterre le procès des ex-dirigeants de RSI (société d’intérim du bâtiment), qui employaient bon nombre de travailleurs sans papiers. Une bonne partie des salariés qui s’étaient constitués partie civile ont assisté au procès. Les travailleurs s’étaient mis en grève en novembre 2021 pour demander leur régularisation et avaient occupé les abords du site de Gennevilliers pendant plus d’un an. Ce procès faisait suite au rapport de l’inspection du travail de janvier 2023.

Finalement, la gérante de l’agence de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) est condamnée à 15 mois de prison avec sursis, les deux « apporteurs d’affaires » à un an et demi avec sursis, le tout assorti d’amendes de plusieurs milliers d’euros. Le nouveau patron de Belvédia (qui a racheté entre autres RSI), à la tête de 150 sociétés et quelque 20 000 intérimaires était « directement bénéficiaire des infractions », selon la procureure qui avait requis un an avec sursis et 100 000 euros d’amende à son encontre. Il a pourtant été relaxé. Et rien n’a été dit contre les entreprises du BTP utilisatrices, véritables bénéficiaires de ce système d’exploitation, ni contre l’État qui le permet en maintenant des travailleurs étrangers dans la situation de sans-papiers. Les salariés présents étaient plutôt satisfaits, et ce jugement les confirme dans la lutte qu’ils ont menée depuis des années et qui n’est pas terminée, plusieurs n’ayant toujours pas obtenu leur régularisation.

Dans cette société, l’argent peut circuler partout dans le monde sans aucune contrainte, mais le fait d’être né quelque part interdirait aux salariés d’avoir un emploi ailleurs, à moins d’être soumis à l’arbitraire administratif. Inadmissible. 

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