Un accident grave... malheureusement prévisible

Six travailleurs ont été blessés, dont trois en urgence absolue, dans l’explosion survenue à l’usine Elkem Silicones de Saint-Fons le lundi 22 décembre. L’émotion et la colère sont grandes parmi les travailleurs des usines du couloir de la chimie comme parmi les habitants des communes voisines qui ont été confinés.

La mort d’un cariste de 28 ans, dans la même usine en 2016, est dans toutes les mémoires : l’incendie avait été déclenché par les fourches de son chariot élévateur, non adapté à la manipulation de produits inflammables. Les patrons d’Elkem et du sous-traitant GT Logistics avaient été condamnés à des amendes comprises entre 50 000 euros et 80 000 euros. Mais qu’est-ce que ça représente pour des entreprises qui brassent des millions ?

 Malgré le classement des usines du couloir de la chimie en « Seveso seuil haut », il y règne la course à la rentabilité, les économies sur la maintenance, les suppressions d’emplois, avec la complaisance de l’État. Les travailleurs voient les installations se délabrer. La préfecture elle-même a mis en demeure Elkem huit fois depuis 2017, mais sans rien imposer de plus. Les ouvriers payent dans leur chair l’irresponsabilité des capitalistes.