États-Unis - Les « concessions » : un produit de l'association patronat-syndicats01/10/19891989Lutte de Classe/medias/mensuelnumero/images/1989/10/27.jpg.484x700_q85_box-27%2C0%2C2451%2C3504_crop_detail.jpg

États-Unis - Les « concessions » : un produit de l'association patronat-syndicats

Depuis une dizaine d'années, la combativité des travailleurs américains s'est émoussée de manière dramatique. On a vu des signes de mécontentement réel au sein de la classe ouvrière et le développement à l'intérieur des syndicats de mouvements qui s'opposent à la politique des appareils, mais les bureaucrates syndicaux ont pu y faire face sans trop de problèmes. D'après les chiffres fournis par le ministère du Travail, le nombre de grèves dans les entreprises de plus de 1 000 personnes est en diminution constante depuis 1974. Il était alors de 424. En 1988, il a atteint son niveau le plus bas depuis que ces statistiques existent (1947) : 40 grèves seulement pour tout le pays sur l'ensemble de l'année, moins d'un dixième du nombre de grèves d'il y a seulement quinze ans. Et la situation ne s'est pas améliorée en 1989 : au cours des sept premiers mois de l'année, il n'y a eu que 20 grèves dans les grandes entreprises du pays.

 

Une grève dirigee par le syndicat... pour imposer des sacrifices

Seul un petit nombre de grèves ont touché des secteurs importants et ont impliqué un nombre conséquent de travailleurs. Mais il s'agissait plutôt de grèves organisées par les bureaucrates syndicaux pour convaincre les travailleurs d'accepter des contrats comprenant des « concessions » dont ils ne voulaient pas ou qu'ils avaient même initialement rejetés. En tout cas, aucune de ces grèves n'aura réussi à obtenir une véritable augmentation des salaires ou une amélioration des avantages sociaux.

Le fiasco organisé par le syndicat des travailleurs des télécoms (CWA) et un syndicat d'électriciens (IBEW) face aux attaques des compagnies de téléphone en est un bon exemple. Depuis 1984, date de la suppression du monopole d'ATT sur le téléphone (ATT gardant l'inter alors que 22 compagnies régionales étaient créées pour les communications locales), les syndicats négocient les contrats avec chacune de ces compagnies soi-disant indépendantes. Lors des dernières séries de négociations, ils se sont d'abord entendus avec ATT au printemps, sur un accord concernant 175 000 employés d'ATT qui empêchait ces derniers de faire grève légalement lorsque les compagnies régionales s'y mirent. En août, les syndicats ont appelé à la grève mais dans cinq seulement des 22 compagnies régionales. Au cours de cette grève qui a touché 240 000 travailleurs, ils se sont contentés des traditionnels piquets de grève symboliques. Rien qui puisse empêcher des services téléphoniques très automatisés avec une forte proportion de cadres de continuer à fonctionner normalement. Au début, les dirigeants syndicaux affirmaient que le but de la grève était d'empêcher la suppression de certains acquis du régime de santé et le remplacement des augmentations horaires par un système de primes. Mais région après région, les accords qui ont finalement été signés ne faisaient qu'entériner les concessions que les syndicats disaient vouloir combattre en appelant à la grève. Et à la fin septembre, les travailleurs d'une des compagnies régionales (NYNEX) se retrouvèrent seuls en grève. Une telle politique ne sert évidemment qu'à renforcer le sentiment que faire grève est de plus en plus inutile : on y perd des semaines de salaire pour aboutir à la même chose que ce qui était proposé au départ.

 

Une grève qui use la combativité des travailleurs

Il y a eu bien sûr un certain nombre de grèves dures et combatives dans la période récente, là où des travailleurs déterminés engageaient la lutte. Certains ont même essayé d'étendre leur mouvement à d'autres travailleurs. Mais y compris ces grèves-là sont restées sous le contrôle des appareils syndicaux qui ont épuisé la combativité des travailleurs, les menant ainsi à de sévères défaites.

La grève des 8 500 mécaniciens et travailleurs au sol de la compagnie d'aviation Eastern Airlines en est un bon exemple. Elle a été déclenchée le 3 mars dernier à l'annonce, par le nouveau président de la société, Frank Lorenzo, d'une diminution de 40 % des salaires et avantages sociaux.

Devant le refus net des travailleurs d'accepter une réduction aussi exorbitante, la direction de leur syndicat (IAM) s'est sentie obligée d'appeler à la grève et même de parler un langage militant - au moins au début. Avant que la grève ne démarre, les dirigeants de l'IAM et même de l'AFL-CIO en parlaient comme d'un tournant décisif pour le monde du travail, ajoutant que le mouvement ouvrier n'accepterait pas un « nouveau PATCO » (la grève des contrôleurs aériens de 1981 qui s'est terminée par le licenciement de tous ceux qui restaient en grève après le délai fixé par Reagan, alors président des États-Unis). L'IAM parlait d'envoyer des piquets rendre visite aux autres compagnies aériennes et aux compagnies de chemin de fer pour étendre la grève - si la chose s'avérait légale. Evidemment, les tribunaux ont vite fait savoir que ça ne l'était pas et les syndicats ont tout aussi rapidement laissé tomber leur menace.

Cela n'a pas empêché la grève d'avoir le soutien des pilotes et du personnel de bord et de quasiment clouer les avions d'Eastern au sol pendant des mois. Les grévistes participaient massivement aux actions et des syndicalistes d'autres secteurs leur exprimaient leur soutien en participant aux piquets de grève ainsi qu'aux meetings et manifestations.

Il semble que,au début en tout cas, les travailleurs avaient une certaine confiance en eux et en leur propre force. Mais chacune des initiatives prises par les dirigeants syndicaux sapait cette confiance. Ceux-ci ont d'abord demandé au président Bush d'intervenir. Sans succès. Puis ils ont demandé aux travailleurs de s'adresser au Congrès. Mais le gouvernement a bien sûr soigneusement évité de prendre le parti des travailleurs. La grève s'éternisant, les dirigeants syndicaux se sont focalisés sur Lorenzo, demandant que la compagnie soit reprise par un nouveau propriétaire. Parmi les repreneurs les plus cités, il y avait Carl Icahn, P-DG de la TWA, qui venait d'imposer des sacrifices aux travailleurs de cette entreprise. Une autre de leurs idées consistait à envisager que les travailleurs eux-mêmes rachètent leur entreprise couverte de dettes.

Huit mois après, la grève continue, mais il y a de moins en moins de grévistes. C'est l'impasse, semble-t-il. La compagnie a été mise en faillite et Lorenzo en a vendu un morceau après l'autre, tout en faisant tourner de plus en plus d'appareils avec des briseurs de grève. Aujourd'hui, il est probable que le conflit se termine par l'acceptation des conditions voulues par Eastern par ceux qui acceptent de reprendre le travail et le licenciement, de fait, de tous les autres.

 

Tentative d'extension d'une grève

Dans la grève des mineurs de Pittston, ce sont les travailleurs eux-mêmes qui ont ouvert des perspectives à leur mouvement - au début en tout cas.

Début avril, 1 900 mineurs se mettaient en grève à l'annonce unilatérale par la direction des Charbonnages de Pittston d'un nouveau contrat impliquant des reculs très importants pour les travailleurs. Ils se sont organisés de manière très militante avec l'aide de leurs familles, leurs amis, leurs voisins. Ils se sont mobilisés massivement pour empêcher l'embauche de jaunes et la sortie du charbon. En juin, 44 000 mineurs de onze États différents se mettaient en grève sauvage par solidarité avec les mineurs de Pittston.

Une bonne part de ces initiatives venaient sans doute des syndicalistes de base qui sont plus sensibles à la pression des mineurs du rang et dont bon nombre avaient eux-mêmes envie d'en découdre. L'expérience de la grève nationale des mineurs de 1978, dirigée par des syndicalistes dont certains sont encore actifs, n'a pas été oubliée. Cette grève avait fait suite à la première tentative d'envergure des patrons américains d'imposer des concessions importantes. A l'époque, la détermination des mineurs, leur combativité et leur mobilisation avaient forcé les patrons à renoncer à imposer un bon nombre de ces concessions.

Cet été, au moment où la grève s'est étendue, le président du syndicat des mineurs (UMWA), Richard Trumka, prit la parole lors d'un rassemblement pour apporter apparemment son soutien aux mineurs. Mais ses propositions revenaient à canaliser l'extension de la grève. Au début, Trumka prit soin de donner l'impression d'être lui aussi pour l'extension de la grève, mais il incita ces mineurs à s'appuyer sur certaines clauses du contrat en cours pour légaliser la grève « sauvage ». Cela pouvait sembler raisonnable, étant donné les amendes énormes qui pleuvaient sur le syndicat à cause de la grève sauvage. Il fut donc décidé que les grévistes prendraient d'abord les jours de vacances qui restaient, puis que le syndicat utiliserait son droit de décréter une dizaine de jours de deuil. Bien sûr, les syndicats doivent souvent « ruser » avec la loi - c'est une question de rapport de forces. Mais entre les mains de Trumka, ces dispositions légales devenaient un moyen de faire oublier aux travailleurs qu'ils devaient avant tout compter sur leur détermination et leurs propres forces.

Puis, les dix jours de grève légale écoulés, Trumka demanda à ces mineurs de reprendre le travail, en leur expliquant qu'ils avaient fait tout ce qu'il fallait : ils avaient attiré l'attention sur la grève et ainsi exercé une pression qui allait contraindre Pittston à négocier. Au même moment, le gouvernement qui jusque-là était intervenu systématiquement contre les mineurs (amendes considérables, obstacles légaux de toutes sortes) lâchait quelques miettes à Trumka. Le NLRB (Office national des relations du travail) déclarait Pittston coupable d'entrave au droit au travail pour avoir refusé de négocier avec le syndicat - mais sans aller jusqu'à contraindre l'entreprise à signer un contrat ou à payer une amende. Mais cette décision allait néanmoins dans le sens de ce que Trumka expliquait aux travailleurs, c'est-à-dire qu'on pouvait contraindre le gouvernement à forcer la main à la direction de Pittston, si le syndicat agissait de manière responsable. Les mineurs reprirent donc le travail, même si certains faisaient savoir qu'ils n'étaient pas contents des propositions syndicales. En tout cas, il n'y eut pas d'opposition organisée proposant une autre politique.

La direction déclarait alors qu'elle n'avait aucune intention de modifier ses propositions. Et c'est Trumka qui annonça, après que les mineurs eurent repris le travail, que le syndicat était arrivé pour sa part à une position « plus souple ». Mais malgré cette nouvelle reculade du syndicat, la direction ne voulait toujours pas négocier. Pittston ne voulait rien lâcher du tout.

Fin septembre, une centaine de mineurs s'emparaient d'une usine-clé de Pittston située en Virginie et l'occupaient. Des milliers d'autres travailleurs se massaient autour de l'usine. Du coup, l'ensemble des activités de Pittston se trouvait bloqué. Mais quatre jours plus tard, les dirigeant de l'UMWA réussissaient à convaincre les mineurs de mettre un terme à leur action - invoquant là encore le fait qu'ils avaient « attiré l'attention sur eux » et qu'ils s'étaient « fait entendre » .

Les deux parties ont chacune rencontré le médiateur nommé par le gouvernement mais à la mi-octobre on attendait toujours la première rencontre patron-syndicats. Manifestement, la direction ne se sent même pas obligée de donner l'impression qu'elle est prête à négocier.

Le rôle joué par Trumka dans ce conflit était prévisible. Trumka vient de l'appareil de l'UMWA. Son élection à la présidence s'est faite sur la promesse de trouver de bons négociateurs plutôt que d'organiser des grèves dures, promesse faite à des mineurs à bout de souffle, parce que malgré leurs luttes des années 1970 et du début des années 1980, ils continuaient à subir les attaques des patrons. Pendant toutes ces années, ils ont été le seul groupe important de travailleurs à réagir collectivement et les patrons des mines, voyant les reculs enregistrés dans une industrie après l'autre, revenaient constamment à la charge.

Une fois élu, Trumka a immédiatement accepté l'idée de ne plus négocier en même temps avec l'ensemble des grandes compagnies minières, sous prétexte que les mineurs pourraient obtenir de meilleures conditions en négociant entreprise par entreprise. Il donnait ainsi aux groupes financiers qui se trouvent derrière une multitude de petites compagnies minières de la taille de Pittston, le signal qu'ils pouvaient s'en prendre aux mineurs sans craindre une réaction générale.

A ce jour, la grève des mineurs n'est pas terminée. Ils maintiennent leurs piquets de grève, organisent manifestations et rassemblements. Ils continuent aussi de recevoir le soutien de syndicalistes de tout le pays. Bien sûr, il n'est pas exclu que d'autres mineurs les rejoignent dans la grève ou qu'eux-mêmes décident d'essayer d'étendre leur mouvement. Une tentative en ce sens a même été faite en juin-juillet quand des mineurs en grève se sont présentés à l'entrée de certains puits où il n'y a pas de syndicat et aux portes d'usines proches pour appeler les autres travailleurs à se joindre à eux.

Mais pour l'instant, malgré l'initiative déployée par les mineurs, les dirigeants de l'UMWA ne sont contestés par aucune force organisée proposant une autre politique. Et tout indique que si elle reste sous leur coupe, la grève s'achemine vers une défaite.

 

Les résultats

Depuis une quinzaine d'années, les syndicats ont été les alliés de la bourgeoisie dans sa lutte pour imposer des sacrifices à la classe ouvrière américaine. Ils ont fait accepter toutes sortes de reculs au niveau des contrats de travail et ils ont étouffé toutes les actions qui auraient pu ouvrir la voie à un mouvement d'ensemble, préparant ainsi d'autres reculs graves au niveau de la protection sociale et des services publics.

Pendant les années noires de la récession de 1979-1982, avec le niveau important atteint par le chômage, les bureaucrates syndicaux expliquèrent ouvertement qu'il fallait reculer pour sauver les entreprises. Mais la récession est terminée. Nous sommes supposés être depuis sept ans dans une période de « reprise ».

Normalement dans une période de « reprise économique », les salaires devraient augmenter au fur et à mesure que le chômage diminue. C'est le contraire qui se produit (il faut dire que le taux de chômage officiel reste élevé pour une période dite de reprise et que le chômage réel est masqué par la création de nombreux emplois à temps partiel - plus de la moitié des emplois créés entre 1979 et 1987 étaient des temps partiels non souhaités par des travailleurs contraints de les accepter parce qu'ils ne trouvaient pas autre chose). Le fait est que ni les salaires ni les avantages sociaux ne sont en augmentation.

En 1989, le taux horaire des ouvriers d'industrie était tombé en termes réels à son niveau de 1961. Dans le même temps, de nombreux travailleurs étaient contraints d'accepter des emplois moins bien payés du secteur des services. D'après les chiffres du ministère du Travail, 20 % des emplois occupés en 1987 rapportaient moins que ce qui constitue le seuil de pauvreté pour une famille de trois personnes. Et la moitié des emplois nouvellement créés se situaient au-dessous du seuil de pauvreté correspondant à une famille de quatre personnes.

Les travailleurs les plus protégés, ceux qui bénéficient des conventions collectives importantes, ont eux aussi beaucoup perdu. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les conventions renégociées cette année pour s'en convaincre. L'accord signé dans la sidérurgie comprend une augmentation des salaires, c'est vrai (la première depuis 1982) : mais elle n'est que de 8 % pour les cinquante mois à venir ! L'accord ATT, lui, promet de 6,5 à 8,5% pour les trois ans à venir - selon les classifications. Mais si l'on tient compte de l'inflation (qui approche de 5 % l'an), les sidérurgistes ne vont même pas maintenir leur pouvoir d'achat dans les quatre années et deux mois qui viennent. Même chose pour ceux d'ATT. Quant à rattraper ce qui a été perdu depuis 1982...

Dans de nombreux cas, les augmentations qui ont été négociées l'ont été sous forme de primes. C'est un mode de rémunération qui s'est beaucoup développé ces derniers temps, à l'initiative des grandes entreprises. Aujourd'hui, d'après le ministère du Travail, 42 % des 6 millions de travailleurs qui bénéficient d'une convention collective touchent une partie de leur salaire (10 % et plus en 1983) sous forme de primes. Ces primes n'entrent pas dans le calcul du salaire de base et ne sont donc pas répercutées sur les avantages sociaux (congés-maladie, vacances, etc.) dont le montant est lié au taux horaire. Elles ne font pas non plus partie intégrante et définitive du salaire.

Les augmentations de productivité de ces dernières années n'ont pas entraîné d'amélioration du niveau de vie de la classe ouvrière, comme cela avait été le cas dans les années d'après-guerre. Dans la plupart des cas, l'augmentation de la productivité a tout simplement signifié la perte des emplois les mieux payés de l'industrie et la menace du chômage pour tous. Ce qui a favorisé à son tour la tendance à réviser les salaires à la baisse dans tous les secteurs.

Non seulement les syndicats n'ont pas tenté, même symboliquement, de s'opposer à cette tendance mais ils ont aidé à l'imposer. D'abord et avant tout en mettant l'accent sur la concurrence étrangère, en particulier celle du Japon. Et puis en acceptant de coopérer avec l'encadrement pour réduire les coûts, ce qui signifie concrètement exiger des travailleurs une productivité encore supérieure.

 

Une alliance qui rapporte, mais à qui ?

Tous les dirigeants syndicaux actuels sont partisans de la vieille alliance entre les syndicats et les capitalistes - sous prétexte que le bien-être des travailleurs serait lié à la bonne santé des entreprises (et si l'on n'ose peut-être pas affirmer ouvertement le corollaire de cette idée qui est que lorsque les choses vont mal, les travailleurs doivent sacrifier leur niveau de vie, on s'en est inspiré en tout cas largement ces dernières années).

En fait, la dégradation de tous les aspects de la condition ouvrière découle inévitablement de cette alliance entre patrons et syndicats. C'est pour défendre le profit patronal que les bureaucrates syndicaux ont freiné les luttes des travailleurs soit en leur demandant d'accepter les sacrifices exigés par les patrons, soit en orientant les luttes qui se produisaient quand même sur le terrain du légalisme et du corporatisme. Le rôle joué par les bureaucraties syndicales dans l'extension de la passivité, de la démoralisation et du manque de confiance des travailleurs est un des principaux obstacles que ces derniers auront à surmonter.

Il est possible que les travailleurs tentent d'eux-mêmes d'étendre leurs luttes et de faire appel à des forces supplémentaires. C'est ce que les mineurs ont tenté de faire, même si c'est de manière hésitante et limitée, dans leur grève actuelle. Mais il est très difficile, dans le cours même d'un conflit, d'élaborer une telle politique en tirant à chaque étape les leçons de ses erreurs, surtout quand on a affaire à une direction syndicale disposant d'un appareil et d'un plan conscient. Il faudrait qu'une telle perspective soit proposée aux travailleurs dès le début d'un conflit.

Voilà la tâche que pourraient se fixer les révolutionnaires aux États-Unis - trouver les moyens d'avoir leur propre influence dans les entreprises qui comptent dans le pays pour être en mesure d'y proposer et d'y défendre cette perspective.

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