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Les raisons du tournant à gauche du Parti Communiste Français
L'échec électoral de la gauche aux législatives de mars 1978 a ouvert une période de malaise au sein du Parti Communiste Français comme d'ailleurs dans l'ensemble de la gauche. On est loin de voir au PCF ce malaise prendre le caractère qu'il connaît au Parti Socialiste.
Au PS en effet, c'est carrément une crise de succession qui est ouverte . Mitterrand se voit contesté par son dauphin et concurrent Rocard qui lui reproche sa politique d'alliance électorale avec le PCF
Mais le PCF connaît aussi des problèmes. Au lendemain des élections, certains intellectuels avec Elleinstein ont critiqué publiquement Marchais pour avoir fait perdre les élections par le ton « sectaire » anti-Parti Socialiste donné à la compagne du PCF Et depuis, ce courant se manifeste toujours dans le PCF Aujourd'hui, c'est au travers de l'affaire Fiszbin. Henri Fiszbin, ex-responsable de la fédération de Paris, a démissionné de ce poste en janvier dernier, officiellement pour des raisons de santé. Mais le mois passé, il démissionnait du comité central du Parti Communiste et faisait état à ce propos de divergences politiques. Lesquelles ? On ne sait trop. Car les dirigeants du Parti Communiste ont toujours refusé de rendre publique la lettre de démission de Fiszbin dans laquelle il fait état de ses divergences et parce que de son côté, H. Fiszbin n'a pas cru bon de les faire connaître largement hors du comité central du Parti Communiste. Tout ce que la presse en a rapporté, c'est que Fiszbin avait des désaccords. Tout laisse penser que Fiszbin, lui qui n'a d'ailleurs pas été réélu député de Paris en 1978, reprocherait aussi à Marchais la rupture de l'Union de la gauche et la querelle contre le PS Et s'il agite le drapeau de la démocratie, c'est peut-être parce qu'il mise sur un mécontentement diffus qu'il peut espérer canaliser derrière lui de cette façon, quelles que soient le s raisons de ce mécontentement.
Enfin un autre signe que contestation d'une partie des intellectuels continue, n'a pas désarmé, est la pétition signée par une centaine d'intellectuels et de personnalités de gauche, PC, PS et sans parti, qui appellent le PCF à renouer avec la perspective de l'union des forces de gauche.
Cela, c'est l'aspect public, visible des difficultés que connaît le PCF Mais par delà ces problèmes visibles, il y a peut-être pour ce parti, d'autres sujets de préoccupations, moins spectaculaires, mais finalement peut-être plus sérieux.
La désillusion électorale, la déception consécutive à l'échec de la gauche a sans doute touché un grand nombre de travailleurs qui étaient venus rejoindre les rangs du parti dans l'optique de la victoire de la gauche, et qui en espéraient une amélioration de leurs conditions de vie. cela c'est un aspect sans doute beaucoup moins visible des problèmes intérieurs du p.c.f., puisqu'il s'agit de militants ou de sympathisants démoralisés qui, s'ils s'écartent de l'activité politique, le font sans mot dire. et il est difficile d'apprécier l'importance d'un tel phénomène. mais ce qu'on a pu remarquer dans les entreprises, c'est qu'à propos de l'affaire boulin, marchais pouvait être contesté par des militants ou des sympathisants du p.c.f. ceux-ci n'ont, en effet, pas compris pourquoi marchais manifestait tant d'indignation et d'émotion à propos du suicide d'un ministre du travail, d'un de ceux qui portent au gouvernement la responsabilité directe de nombre de licenciements de militants d'entreprises et de responsables syndicaux. et les attaques réitérées de marchais contre le canard enchaîné et la presse traités de « champignons vénéneux » ont choqué et désarçonné nombre de militants qui ne voyaient pas de raisons d'aller à contre-courant de ce que pensait leur milieu, pour qui la mort d'un ministre en déprime n'était certes pas un drame. certains militants se sont donc même démarqués publiquement de marchais, estimant qu'il se trompait. ces désaveux, cette grogne, ont beau s'être manifestés à propos d'une affaire sans rapport avec les élections, ils traduisent cependant une certaine perte de confiance des militants dans la direction de leur parti, qu'on ne peut pas ne pas relier à l'échec électoral.
Mais les difficultés intérieures du PCF ne sont qu'un des aspects de la physionomie de ce parti aujourd'hui. L'autre aspect en est précisément le cours « radical » que le PCF a adopté fin 1978 et surtout depuis la rentrée de cet automne. Le Parti Communiste apparaît bien tel que Marchais le préconisait en août dernier : le parti qui passe « aux actions dures ». Il n'est que de voir les conflits nombreux et longs qui ont éclaté depuis la rentrée dans les entreprises. Dans ces conflits, le PCF a tout mis en oeuvre pour en apparaître comme le moteur, sinon l'initiateur. Les grèves de l'Alsthom, des aiguilleurs du ciel, des employés des grands magasins, d'Usinor... ont occupé quotidiennement la « une » de l'Humanité. La volonté du PCF d'occuper tous les terrains, d'être présent dans toutes les luttes en cours s'est manifestée aussi hors des entreprises. Le PCF a tenu ainsi à manifester sa présence dans les manifestations de motards en colère contre la vignette. Même à propos de la lutte des femmes pour le droit à l'avortement, terrain qui n'était pas traditionnellement celui du PCF, on a vu celui-ci organiser outre un meeting à la porte de Pantin sa propre manifestation de rue. Et dans les entreprises, le PCF a contribué dans une large mesure, en prenant la tête des conflits au travers de la CGT, à les durcir et même à les étendre, dans le cas de la grève de l'Alsthom, à tout un trust.
Ce ton radical, le PCF, l'emploie aussi en politique extérieure. Aujourd'hui, il appelle à manifester contre l'implantation des missiles américains en Europe, pour le désarmement, avec le peu de succès que l'on sait, puisque seulement quelques milliers de participants ont répondu à l'appel. La « une » de l'Humanité titre : « Un Hiroshima ça suffit » ou bien encore : « Non à la mort nucléaire ». Cela alors qu'avant 1978, le PCF, par contre, avait surpris un certain nombre de ses militants en prenant position alors pour la force de frappe atomique, il est vrai bien française.
Parallèlement, la polémique du PCF contre le Parti Socialiste a repris avec plus d'ardeur encore que l'an passé. Cette polémique ne cesse d'alimenter les colonnes de l'Humanité qui consacre son pavé quotidien, en bonne place, à invectiver les sociaux-démocrates. Mitterrand qui fut, grâce ou soutien du Parti Communiste de 1973 à 1978, bon an mal an, le porteur des espoirs de la gauche d'accéder au gouvernement », est redevenu dans l'Humanité, comme dans les discours de Marchais, ce qu'il n'avait jamais cessé d'être, un vulgaire politicien bourgeois, prêt à tous les compromis avec la droite.
Bref, le PCF qui avant 1978, alors que la gauche risquait de venir au gouvernement, renonçait en grande pompe à « la dictature du prolétariat », maintenant que les élections sont loin, met en avant la lutte de classe, et lance à grand fracas pour février prochain une nouvelle revue théorique au titre significatif de Révolution.
Qu'est-ce qui motive ce retournement du PCF, ce virage très net vers des positions qui paraissent radicales par rapport à son cours précédent ? Avant 1978, le PCF espérait venir au gouvernement dans le cadre de l'Union de la gauche. Et toute sa politique était déterminée par l'échéance électorale de mars 1978, il souhaitait présenter le visage d'un parti responsable face à la bourgeoisie. Et il cherchait à se donner un visage rassurant vis-à-vis de l'électorat bourgeois, d'où le choix de Mitterrand comme leader de la gauche.
Mais le problème du PCF en 1978 était que toute la politique d'Union de la gauche depuis la signature du pacte électoral avec le PS en 1972, avait été beaucoup plus favorable au PS qu'à lui-même. C'est avec un parti réduit à su plus simple expression au moins sur le plan électoral que le Parti Communiste avait signé le Programme Commun de la gauche. Aux élections présidentielles de 1969, Gaston Defferre, le candidat socialiste, avait eu 5 % des voix. Il ne s'agissait peut-être que d'un occident dû à l'impact de la candidature centriste de Poher sur l'électorat du PS, puisqu'aux législatives précédentes, les scores atteints par la FGDS étaient de l'ordre de 17 %.
Mais aux législatives qui suivent, en 1973, un an après la signature de l'union de la gauche, le p.s. rattrape et dépasse les scores des années précédentes. allié au m.r.g., il atteint presque le même pourcentage de voix que le p.c.f. évolution qui ne fait que se confirmer, et que la politique du p.c.f. qui appelle à voter mitterrand dès le premier tour aux présidentielles de 1974 renforcera encore.
C'est pourquoi, lors des législatives de 1978, les dirigeants du Parti Communiste ont pu craindre s'ils continuaient cette même politique unitaire de voir peut-être la gauche venir au gouvernement, mais une gauche composée d'un PS riche en députés et ultra-majoritaire par rapport à un PC ne disposant plus que d'un nombre réduit de parlementaires.
La remontée spectaculaire du PS s'était trouvée en effet confirmée aux diverses élections législatives partielles, cantonales et municipales. Le PCF pouvait craindre de voir ses candidats, même dans les circonscriptions où il avait traditionnellement un élu, faire les frais de l'union et se faire doubler à l'arrivée par le candidat du PS Dans le cadre du scrutin majoritaire par circonscription, il suffisait encore d'une faible avancée du PS de quelques pour cent de voix supplémentaires pour que le PS double sa représentation parlementaire et que le PC voie la sienne réduite d'autant. Et c'était pour le PCF perdre toute chance sérieuse d'accéder durablement au gouvernement.
Imaginons en effet une victoire de la gauche dans laquelle la gauche dispose de 260 députés sur les 490 du parlement, mais que ces députés soient répartis comme suit : 200 pour le PS, 40 pour le PC et 20 pour les radicaux de gauche. Quelles garanties avait dans une telle hypothèse le PC d'accéder durablement au gouvernement ? Aucune, sinon la parole de Mitterrand. Or le PCF se méfiait à juste titre de Mitterrand, lui qui a participé des années durant à des coalitions gouvernementales anticommunistes ; il pouvait avoir la tentation de récidiver. Dans une telle situation, le PCF pouvait redouter que Mitterrand voie venir à lui du camp d'en face suffisamment de transfuges pour pouvoir composer une nouvelle majorité gouvernementale, au bout de quelques mois de législature, nouvelle majorité d'où le PC aurait été exclu.
Le PCF n'avait donc plus le choix. Il lui fallait s'assurer de garder un nombre sensiblement égal de députés à celui du PS, et en tout cas enrayer la progression de ce dernier. D'allié privilégié, Mitterrand est devenu la cible. C'est avec l'acharnement qu'on connaît que le PCF a entamé sa campagne contre le PS Commencée fin 74, cette campagne a repris de l'ampleur fin 77, six mois avant les législatives.
Avec les succès de la gauche aux cantonales et aux municipales, la victoire de la gauche paraissait quasi certaine. c'est ce qui a amené Marchais à durcir encore sa compagne contre le PS. Il fallait voter PC « pour empêcher mitterrand de retourner sa veste ».
Amené d'autre part pour se singulariser du PS à se donner un visage plus combatif, Marchais appelait les électeurs à « faire payer les riches » et menait compagne « pour le SMIC à 2 400 F ». Thème sur lequel Mitterrand a fini par lui emboîter le pas, de peur sinon d'y perdre des voix et convaincu que cela ne lui coûterait pas les élections.
La tactique du PCF aurait été payante si la gauche l'avait emporté. Elle a d'ailleurs relativement payé, en ce sens que le PCF a progressé à ces élections sinon en voix mais en sièges et dans une proportion plus notable que le PS De même qu'elle a continué de payer relativement aux élections européennes où le PCF a maintenu son score des législatives par rapport au PS Cependant, en mars 1978, au lieu de la victoire font attendue, ce fut l'échec. Et tous ceux que les partis de gauche avaient drainés dans leur sillage dans l'attente de cette victoire, démoralisés, déçus, se sont retournés contre la politique des dirigeants de la gauche. Dans ce climat, les dirigeants du PS ont beau jeu de présenter la politique sectaire du PC comme la cause de l'échec. Ils trouvent de l'écho au moins dons la frange d'intellectuels qui depuis ces élections contestent la politique de Marchais. Mais si le PCF peut supporter semble-t-il sans trop de dommage la fronde de ses intellectuels, il lui faut répondre par contre à la vague de désillusion dans les rangs ouvriers. Car il risque sinon d'y perdre une partie de son influence. Et force est de constater pour les dirigeants du PCF que la période ne leur est pas favorable. Les élections n'ont pas payé. Mais les luttes payent difficilement. Car avec la crise économique, dont tout laisse prévoir qu'elle ne vu pas s'arranger à bref délai, les luttes de la classe ouvrière sont rendues plus difficiles, ou tout au moins, sont plus incertaines les chances de succès revendicatifs notables.
Dans cette situation, le PCF ne peut manquer de voir encore son milieu se rétrécir. La compagne entamée actuellement dans l'Humanité pour gagner de nouveaux lecteurs à la presse communiste « un à un » comme le titrait l'Humanité récemment, montre que nul courant ne vient plus drainer en masse les sympathies vers les militants du PC et que ceux-ci sans nul doute ressentent une certaine perte de vitesse.
Or le PCF ne peut accepter sans réagir de perdre tant soit peu de son audience ou sein de la classe ouvrière. Car, les dirigeants de ce parti le savent, la bourgeoisie ne peut faire appel au PCF au gouvernement que s'il lui sert à quelque chose. Elle peut, bien sûr, accepter de le laisser venir par le simple leu électoral. Comme cela aurait pu être le cas en 1978. Mais, en règle générale, les places sont déjà prises par les partis bourgeois traditionnels qui s'échangent les places au gouvernement d'élections en élections. La bourgeoisie peut avoir besoin du PCF et faire appel à lui précisément quand son personnel traditionnel fait défaut parce qu'il s'avère incapable de faire face aux revendications ouvrières. Dans ce cas, faut-il encore que le PCF ait quelque chose à monnayer, c'est-à-dire une influence sur la classe ouvrière. La seule chance du PCF d'accéder à la mangeoire gouvernementale est donc dans le maintien de cette audience. Les dirigeants du PCF en sont bien conscients. C'est pourquoi il leur est vital de regagner et maintenir cette influence et cela sur un terrain où le PS ne peut le concurrencer valablement, celui des luttes dans les entreprises.
La période se prête d'autant plus à ce nouveau cours pour le PCF, qu'il ne se sent pressé par aucune échéance électorale proche. Il y a bien les présidentielles en 1981, mais même sa tactique à propos de ces élections, c'est en fonction des législatives suivantes que le PCF est en train de la déterminer. Il a vu ce que cela lui a coûté en 1974 d'appeler à voter Mitterrand dès le premier tour, il ne recommencera donc vraisemblablement pas cette fois-ci cette tactique, il ne fera donc probablement pas voter dès le premier tour pour le candidat du PS qu'il s'agisse de Mitterrand ou de Rocard. Et au deuxième tour, même si le PCF appelle à voter pour le candidat socialiste, dans le contexte politique actuel, le candidat de la gauche a peu de chances d'être élu, surtout si la querelle ou sein de la gauche continue sur le même ton jusque-là.
Pour le PCF, les prochaines échéances électorales, qui sont d'une importance réelle, sont donc les législatives. Elles sont lointaines, si Giscard ne décide pas de les avancer. Et d'ici là, le PCF a le temps d'étudier quelle politique d'alliance il mènera pour ces élections. C'est pourquoi, en ce moment, bien qu'une politique de lutte soit de nature à renforcer la méfiance de la bourgeoisie à son égard, le PCF n'a pas le choix. S'il veut conserver, sinon renforcer, son influence sur les militants ouvriers, dans cette période de crise, il est obligé de prendre un ton radical, de prôner la lutte de classe. Cependant il peut le faire d'autant plus aisément que les échéances électorales sont plus lointaines.
Le cours « radical » du PCF ne signifie évidemment pas que le PCF demain va prôner la révolution, ni même qu'il est prêt à mener une politique telle qu'il amène la classe ouvrière à peser sur la bourgeoisie et son gouvernement pour les forcer à composer avec lui et les amener à faire appel à lui de façon extra-parlementaire. Dans l'affaire Boulin, Marchais a tenu à montrer clairement à la bourgeoisie qu'il ne tenait nullement à profiter d'une crise politique qui pouvait amener le gouvernement à sombrer dans les scandales, et cela même si un tel risque était minime.
Le PCF ne souhaite nullement voir la classe ouvrière se mobiliser, s'intéresser à la politique, espérer dans des formes de luttes extra-parlementaires. C'est d'ailleurs pour cela qu'il ne propose nulle perspective politique d'ensemble aux luttes des travailleurs, contre la crise, pour défendre leur niveau de vie, pour faire payer la crise aux riches. Car si des milliers de travailleurs se mobilisaient sur ce terrain, le PCF pourrait redouter alors de voir une partie de la classe ouvrière se donner les moyens autonomes de diriger ses luttes. Car si tel était le cas, si ce sont des militants conscients des intérêts de leur classe, qu'ils soient du Parti Communiste ou non, qui dirigent ces luttes, ils pourraient ne pas accepter tous les tournants, tous les reculs que le PCF voudrait leur imposer. Et les dirigeants du PCF savent que s'ils ne sont plus à même de pouvoir endiguer, canaliser les luttes de la classe ouvrière, la bourgeoisie n'a plus aucune garantie, donc plus aucun intérêt à l'appeler au gouvernement.
Le PCF navigue entre deux écueils. Pour pouvoir être appelé un jour au gouvernement, il doit par les luttes qu'il impulse maintenir et développer son audience ouvrière mais il ne faut pas que la classe ouvrière se donne une direction autonome et échappe à son contrôle.
Le PCF cherche tout bonnement à maintenir une influence sur la classe ouvrière qu'il puisse monnayer contre des postes gouvernementaux dans les formes et à l'heure choisies par la bourgeoisie.
Actuellement, le PCF peut bénéficier de la sympathie de nombreux travailleurs dans la mesure où il lutte à leurs côtés. Mais la tendance du PCF à vouloir se lancer dans des conflits isolés, où il n'entraîne qu'une minorité de travailleurs déterminés et combatifs dans des luttes dures, peut demain se retourner contre lui, et le couper de secteurs entiers de la classe ouvrière. D'autant que le nouveau terrain de luttes politiques choisi par le PCF, celui de la lutte contre l'OTAN et les fusées américaines, n'est pas le terrain de la classe ouvrière. Et son crédit dans la classe ouvrière, loin d'en bénéficier, risque au contraire de ne pas en sortir grandi.
Si le PCF voulait vraiment donner une perspective politique aux luttes des travailleurs telle qu'elles contraignent le gouvernement et la bourgeoisie à céder et à l'appeler au gouvernement, il tiendrait un tout autre langage au Parti Socialiste. Ce n'est pas sur le terrain nationaliste de la protestation contre l'installation des fusées de l'OTAN en Europe que le PCF proposerait des actions communes au Parti Socialiste. Mais ce serait en proposant publiquement à ses dirigeants et au travers du PS, à tous ceux qu'il influence dans la classe ouvrière, un programme de luttes en commun pour défendre les acquis de la classe ouvrière face à la crise. Mais l'attitude actuelle du PC face au PS n'est pas telle qu'elle lui permette de se lier d'une quelconque façon les ouvriers et les employés influencés par le PS Au contraire, l'attitude du PC en est à l'opposé.
Et une telle attitude, surtout si la situation économique continuait à se détériorer, risque finalement de l'isoler des gros bataillons de la classe ouvrière.
Les militants révolutionnaires, si peu nombreux soient-ils, doivent être attentifs et s'intéresser à ce qui se passe à l'intérieur du PCF Ils doivent rechercher le dialogue et le contact d'une façon qui soit fraternelle avec les militants du PCF et non pas l'ironie à la bouche.
Car si la politique du p.c.f. amène ses propres militants à prendre le risque de s'isoler et de se couper de leur propre milieu, elle peut aussi les amener à se poser des questions sur la politique de leurs dirigeants. et il serait alors capital pour l'avenir que ces militants du p.c.f. rencontrent la sympathie et l'appui des militants révolutionnaires.