Vendredi 27 août, la quasi-totalité des travailleurs de la production de Superba, entreprise de 320 personnes d'Altkirch, dans le Haut-Rhin, spécialisée dans la fabrication de fers à repasser, s'est mise en grève. Après être passés de 37 heures à 33,5 heures, les salariés ont découvert sur leur dernière feuille de paie que le salaire brut de base avait baissé de 10%, baisse qui serait compensée, d'après la direction, par une prime liée à l'intéressement.

C'était la (grosse !) goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Dans cette usine, les ouvriers de production (essentiellement des femmes) touchent 5 500 F net avec 25 ans d'ancienneté et le mépris des chefs se fait sentir en permanence, avec convocation au bureau quand on a une baisse dans sa production. Ce mépris s'est encore illustré pendant la grève : un haut cadre a traité les grévistes de " cons " puisqu'ils ne voulaient pas comprendre qu'un accord qui fait baisser les salaires était un bon accord pour eux !

La grève a commencé le vendredi après une réunion avec la direction. Les grévistes ont bloqué les portes de l'usine à partir du lundi, empêchant les camions de rentrer et de sortir. Mercredi 1er septembre, la direction a cédé, annulant la baisse de 10% qu'elle voulait imposer et s'engageant à payer les nouveaux embauchés au même tarif, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.

Les grévistes ont voté la fin de la grève le même soir, contents d'avoir fait reculer la direction et de s'être fait respecter. Contents aussi de l'ambiance chaleureuse au piquet de grève, qui leur fait dire : " On saura se retrouver à l'avenir ".