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- Lutte ouvrière n°1626
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Dans les entreprises
Cerplex (ex-Xerox, Neuville-en-Ferrain - 59) : La lutte contre les licenciements continue
Chez Cerplex, la grève a continué toute la semaine et l'usine était toujours bloquée lundi soir, 6 septembre.
Le lundi 30 août, nous étions allés à plus de 200 rappeler à l'administrateur judiciaire que nous n'avions pas l'intention de nous laisser liquider en douce. Le mardi, nous sommes allés à 300 " décorer " l'intérieur et la devanture de la vitrine commerciale de Xerox pour la région Nord à Marcq-en-Baroeul, près de Lille.
Vendredi 3 septembre, un voyage à Paris était au programme. Nous sommes à nouveau partis à 300. La première étape était au ministère du Travail où Martine Aubry recevait une délégation. On ne s'attendait pas à grand-chose, on a été servi. Elle nous a dit qu'elle nous comprenait, qu'elle ferait tout son possible, mais que le plus urgent, c'était... de reprendre le travail pour ne pas compromettre l'avenir du site ! Cerplex est en redressement judiciaire, il n'y a pratiquement plus de commande, et ce qui est urgent d'après elle, c'est de travailler. Et ce n'était pas une plaisanterie de mauvais goût, elle ne faisait que reprendre à son compte ce que répète à l'envi le député-maire socialiste de Tourcoing qui, en faisant encore un petit effort, va bientôt nous dire que s'il y a des licenciements, c'est à cause de la grève.
Ensuite, nous sommes partis vers Aulnay-sous-Bois, au siège de Xerox-France. C'est la partie du voyage qui nous motivait le plus, car vraiment, Xerox, on n'encaisse plus ! Le personnel de Xerox-France avait eu droit à une demi-journée de congés, la direction ayant peur que les mécontents se rencontrent, mais l'intersyndicale était là pour nous accueillir. Le directeur s'était envolé en urgence, il avait laissé de corvée son DRH pour nous recevoir. L'ensemble des travailleurs effectua une visite poussée du siège en chantant : " On est chez nous ", " Xerox doit payer ! ".
Alors que Xerox affirme publiquement qu'il nous a trouvé en 1996 un repreneur solide et plein d'avenir, le DRH, un peu ému, lors de l'entrevue, nous a affirmé que Xerox ne pensait à l'époque qu'à se débarrasser de nous. C'est exactement ce que nous pensions aussi : Xerox cherchait un moyen de sous-traiter les licenciements.
Nous sommes donc revenus plus déterminés encore à tout faire pour que Xerox paye le plus cher possible puisque c'est lui qui est responsable des licenciements.
Il doit reclasser tous les salariés, et nous voulons en plus le versement d'une prime de 350 000 F, c'est ce qu'il avait provisionné à l'époque pour chaque licenciement dans le groupe.