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- Lutte ouvrière n°1626
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Nos lecteurs écrivent - imprimerie de la Banque de France (Chamalières - Puy-de-Dôme) : Un directeur qui joue avec la vie des ouvriers
Depuis sa désignation à la tête de l'usine de Chamalière (Puy-de-Dôme), qui imprime les billets de banque français et ceux d'un certain nombre de pays étrangers, le nouveau directeur ne cesse de multiplier les provocations à l'encontre du personnel, et particulièrement du personnel affecté à la production.
Non content de passer son temps à insulter les ouvrières et ouvriers, qu'il traite de " fainéants ", ce monsieur a récemment entrepris de saboter la tenue d'assemblées générales, dites d'information, auxquelles le personnel a pourtant droit sur le temps de travail.
Le 29 juin dernier, ce directeur a fait couper par ses gens le courant alimentant les machines et les presses... sans en avertir les opérateurs. Un très grave accident aurait pu se produire.
A l'issue de cette petite démonstration, quatorze ouvriers grévistes ont reçu une lettre recommandée les menaçant de sanctions pouvant aller jusqu'à une mise à pied, voire pire. Tout cela parce qu'ils avaient refusé d'arrêter leurs machines, alors qu'aucune contrainte technique ne le justifiait.
Suite à cette affaire, le secrétaire (CGT) du CHSCT a demandé officiellement à un cabinet extérieur une expertise des machines sur lesquelles les conditions de sécurité requises n'étaient pas respectées, en vertu de l'application du droit d'alerte. La direction a annulé la décision votée en ce sens par le CHSCT du 13 juillet, arguant d'un vice de forme. Mais elle refuse de remettre ce point à l'ordre du jour de la prochaine réunion, préférant courir le risque d'un procès pour délit d'entrave dont elle sait qu'il n'aboutira que dans des mois, voire des années.
Cette stratégie du pourrissement convient tout à fait au nouveau directeur, dont le but est de fermer l'usine et de faire sous-traiter la production et l'impression des billets à moindre coût.
Depuis les six derniers mois, les conditions de travail du personnel, et celles des ouvriers en particulier, se sont considérablement aggravées : une partie des congés est imposée, le restaurant d'entreprise va être fermé (le casse-croûte étant pris sur place), les stages de formation sont refusés pour nécessités de service, et de multiples activités sociales vont être sorties de l'usine.
Aujourd'hui, les équipes de production tournent en H19 (dix-neuf heures par jour), l'équipe du soir travaillant jusqu'à 1 heure du matin. Pour le 1er octobre, le directeur veut imposer les 3x8 et 2x8, suivant les services, pour faire tourner les machines 24 heures sur 24 au lieu d'embaucher. Il prétend qu'ainsi il pourra trouver " de nouveaux marchés ", prétexte éculé que tout patron ressort lorsqu'il envisage de s'en prendre aux travailleurs.
Aussi, le mois de septembre risque-t-il d'être agité et la colère d'éclater, et il n'est pas dit que ces provocations laisseront éternellement les ouvriers sur la défensive, car la direction a bien plus à craindre de leur part que de celle d'un tribunal.