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- Lutte ouvrière n°2828
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Dans les entreprises
Safran – Corbeil : non aux horaires et semaines à rallonge !
La direction de cette entreprise qui travaille à la fabrication des moteurs d’avions à Corbeil, dans l’Essonne, veut imposer un nouveau système d’horaires pour le personnel en équipe, assorti de mesures de flexibilisation.
À la place des 3x8 actuels sur cinq jours, ce serait des horaires en 2x9 incluant le travail de deux samedis sur trois.
Ce serait donc des horaires complètement chamboulés et des changements permanents, au mépris de la vie personnelle et de la santé, bien que la direction prétende s’en préoccuper en supprimant les nuits, et en imposant des postes de 9 heures et demie, plus les trajets en voiture souvent très longs. Mais cela permettrait à la direction d’optimiser le fonctionnement de certains équipements.
Cela se ferait avec un salaire en baisse puisqu’une nouvelle prime ne compenserait même pas celles perdues. Le refrain pour justifier cette aggravation des conditions de travail n’a rien d’original : il faut augmenter la compétitivité, c’est vital pour le site de Corbeil. Des sacrifices des travailleurs dépendraient des investissements et des embauches par la création d’une nouvelle activité !
Pourtant, selon les propres chiffres de la direction, au dernier semestre le groupe Safran a fait 25 % de chiffre d’affaires en plus et a doublé ses bénéfices. Depuis qu’elle a commencé à communiquer sur son projet il y a quelques semaines, le rejet est unanime. Autour de 400 ouvriers étaient présents aux heures d’information organisées par la CGT et plusieurs centaines à chaque débrayage depuis le premier, jeudi 6 octobre.
Un certain nombre de travailleurs sont favorables à la grève et le travail est très perturbé. Certains sont restés chez eux, d’autres font grève, d’autres se contentent de débrayer pour participer aux rassemblements et manifestations sur le site. Une délégation composée de cinq travailleurs accompagnés d’un délégué par syndicat a été reçue par la direction pendant plus de deux heures. Mais rien n’a changé, et l’indignation monte au fur et à mesure de la compréhension de tous les aspects nocifs du plan du patron, discuté depuis des semaines avec les syndicats.
La direction persiste ; aussi, l’idée qu’il va falloir bloquer la production fait son chemin… et le mécontentement pourrait fort bien se transformer en vraie colère.