Raffineries : l’énergie de la grève !12/10/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/10/P12_rassemblement_soutien_exxon_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C56%2C600%2C394_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Raffineries : l’énergie de la grève !

Mercredi 12 octobre, la grève pour des augmentations de salaires dans les raffineries et dépôts de carburant des groupes TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, entamée fin septembre, se poursuivait, malgré les menaces du gouvernement. Elle s’est même étendue à un nouveau site, celui de Donges, en Loire-Atlantique.

Illustration - l’énergie de la grève !

La grève a été dans un premier temps peu couverte dans les médias, mais les files d’attente à la pompe à essence sont devenues de plus en plus longues, les stations fermées faute d’approvisionnement plus nombreuses. Eh oui, il est difficile de rendre invisible une grève dans ce secteur !

Les membres du gouvernement se sont mis à exprimer leur hostilité contre les grévistes, cherchant à les opposer aux automobilistes pour rendre cette grève impopulaire.

Mais qui rend la vie impossible aux automobilistes aujourd’hui comme depuis des années ? Qui a imposé des augmentations de prix à la pompe et qui a la main sur les stocks de carburants ? Ce sont les directions d’Esso-ExxonMobil et de TotalEnergies qui ont fait payer le litre d’essence à deux euros et empêché plus d’un automobiliste de faire le plein, faute de budget suffisant. Grâce à cela, ces deux groupes ont connu l’abondance de profits : 17,53 milliards d’euros au deuxième trimestre 2022 pour Esso-ExxonMobil et 18 milliards d’euros au premier semestre 2022 pour TotalEnergies. Pour fêter cela, les actionnaires de ce groupe ont reçu 2,62 milliards de dividende exceptionnel en septembre dernier. En revanche, le PDG Patrick Pouyanné refuse jusqu’à présent, comme son homologue d’ExxonMobil, de céder les augmentations de salaire réclamées par les grévistes. Et ils ont avec eux le patronat et le gouvernement qui craignent que l’exemple des grévistes des raffineries ne soit contagieux.

Macron a commencé à menacer les grévistes en affirmant que « les blocages ne sont pas une façon de négocier ». Et mardi 11 octobre, la Première ministre Borne a annoncé que le gouvernement allait réquisitionner les grévistes des dépôts ExxonMobil. C’est une déclaration contre tous les travailleurs voulant se défendre face aux capitalistes qui les enfoncent dans la pauvreté.

Par la grève, les travailleurs s’attaquent aux seuls responsables de cette situation chaotique : les actionnaires de ces deux groupes qui s’enrichissent en faisant les poches des automobilistes et en refusant d’augmenter les salaires. Face à l’inflation, tous les travailleurs ont intérêt à voir leur salaire augmenter. Alors, la victoire des grévistes de ce secteur pourrait ouvrir une brèche et encourager les travailleurs d’autres secteurs à se mettre aussi en grève.

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