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Éducation nationale : de pire en pire
Il y a un mois, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye prononçait le traditionnel « la rentrée s’est bien passée ». Une enquête du principal syndicat des chefs d’établissement confirme que la réalité est tout autre, comme le savent parfaitement bien des enseignants.
Dans 35 % des établissements, un poste d’enseignant est totalement vacant et, dans 32 % d’entre eux, pas forcément les mêmes, il y a déjà au moins une absence de longue durée non remplacée. La situation n’est pas meilleure en ce qui concerne les assistantes sociales, les conseillers principaux d’éducation, les infirmières scolaires, les agents de service et de manière générale tous les personnels non enseignants. Dans 35 % des établissements, ils ne sont pas au complet.
Pour aggraver encore la situation, les professeurs remplaçants, prévus pour combler les absences en cours d’année, par exemple les congés maternité, ont été mis devant les élèves dès la rentrée afin que le ministère puisse affirmer qu’il y avait un enseignant devant chaque classe. Du coup, l’année scolaire s’annonce à risque, puisqu’il y aura forcément de telles absences. On a souvent vu, les années précédentes, parents et enseignants manifester pour protester contre le nombre d’heures de cours ainsi perdues par les élèves, et cela va continuer.
Le ministère n’est certes pas à court de gadgets pour camoufler cette situation désastreuse. Il a inventé des « indicateurs d’efficacité et d’efficience du remplacement du personnel enseignant » qu’il pourra brandir, à défaut d’envoyer des enseignants pour faire cours là où il en manque. Les lycées et collèges devront ainsi faire passer ces indicateurs de 94,7 % en 2021 à 99 % en 2023. On peut déjà prévoir que tout sera bon pour cocher la case, des cours faits par des assistants d’éducation déjà trop peu nombreux, au travail en ligne sans véritable encadrement.
Dans les écoles primaires, le ministre lui-même avouait 200 à 300 postes manquants, jugeant ce chiffre très faible. Outre que ces chiffres sont sujets à caution, on sait déjà que les remplacements qui vont être demandés ne pourront pas se faire, et que les élèves continueront donc à être répartis dans les classes. Il faudra à nouveau aux parents et aux enseignants se mobiliser.
Voilà ce que le ministre appelle une bonne rentrée. Qu’est-ce que ce serait si elle avait été mauvaise ! Mais le gouvernement persiste et signe. Dans le budget 2023 actuellement en discussion, 2000 postes d’enseignants vont être supprimés.