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Leur société
Dassault : la guerre aide aux bonnes affaires
Une toute prochaine commande à Dassault Aviation de 42 chasseurs Rafale vient d’être annoncée par le gouvernement français. Celle-ci était dans les tuyaux depuis des mois et Trappier, le PDG de l’entreprise, trépignait d’impatience en l’attendant.
Pourtant, les commandes à l’export, inexistantes depuis une quarantaine d’années, se sont multipliées l’an dernier, de l’Égypte à l’Indonésie, en passant par les Émirats, la Grèce ou la Croatie. Cette soudaine pluie de commandes avait généré une montée des cadences de production dans les usines du groupe.
Acquis aux intérêts de la famille Dassault, nombre de généraux en retraite trouvent en effet des sinécures dans l’entreprise… et font agir leurs relations. L’état-major de l’armée de l’air s’est donc mis en ordre de marche au nom de la défense nationale et a fait pression durant des mois pour accélérer cette commande.
Les commandes de l’État français ont en effet un double intérêt pour Dassault : d’une part les avions vendus à l’export sont l’objet de marchandages et leur prix de vente s’en trouve un peu écorné, alors que l’État français paie le prix fort et rubis sur l’ongle. D’autre part, les contrats à l’export sont assortis d’assurances couvrant les éventuels dédits des États ne pouvant plus payer leur commande, ce qui complique un peu les affaires et les rentrées d’argent. Avec l’État français, qui assure les bonnes affaires de la famille Dassault depuis des décennies, celle-ci peut dormir tranquille, sûre qu’il paiera ou plutôt que les contribuables paieront !
Alors, une fois de plus, la discussion du budget donnera bien des mégotages concernant les secteurs vitaux pour la population, celui de la santé comme de l’éducation. Mais s’agissant des engins de morts et des intérêts des Dassault, point de discours : les milliards tombent !