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Leur société
Saint-Denis : solidarité avec les familles expulsées
Jeudi 29 août à 9 h, 15 familles syriennes, avec 38 enfants, ont été jetées à la rue par la police. Elles squattaient, parfois depuis deux ans, un immeuble appartenant à Freha, un bailleur social associatif issu du mouvement Emmaüs.
Ces logements abritaient auparavant des familles également démunies, pour un loyer de 150 euros. Des marchands de sommeil ont repéré il y a deux ans un appartement vide, l’ont occupé et ont chassé au fur et à mesure les autres résidents, avec des méthodes de voyous. Il y a deux mois, la dernière habitante en titre a vu son logement incendié. Contre 600 euros par mois, ces marchands de sommeil ont ouvert les appartements aux réfugiés syriens sans logis, sans papiers et sans droits.
Certains réfugiés sont là depuis six ans, d’autres ont eu des enfants après leur arrivée. Beaucoup d’entre eux avaient le sentiment que, en ayant payé, ils avaient gagné le droit d’avoir un toit.
Les policiers les ont expulsés de manière très violente. Ils ont menacé les hommes au taser, les ont empêchés de prendre leurs affaires. Comme les riverains sont descendus dans la rue pour demander des comptes, le ton des policiers s’est adouci. Interpellé par les habitants, le représentant du bailleur social, présent, a été obligé de reconnaître que rien n’avait été fait contre les marchands de sommeil malgré ses dépôts de plaintes répétés. Il est certes bien plus facile de jeter des pauvres à la rue que d’enquêter sur des malfrats.
Les familles expulsées ont refusé de se séparer et ont organisé un campement dans un square à côté de leur ancien immeuble. La police est passée plusieurs fois pour les déloger mais les habitants ont fait valoir que, le square appartenant à la municipalité, c’est seulement sur injonction de la mairie qu’elles peuvent être évacuées.
Heureusement que des habitants du quartier ont apporté un soutien matériel, tentes, duvets, couvertures. Certains ont logé les enfants les plus jeunes. Lundi 2 septembre, des riverains bénévoles ont organisé un petit-déjeuner et ont accompagné les enfants pour leur premier jour d’école. La lutte pour le relogement de ces familles ne fait que commencer.