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Leur société
Comment “vote” le grand patronat
En janvier 2012, Hollande battait la campagne présidentielle en proclamant aux électeurs venus l’écouter : « Mon ennemi, c’est la finance. » Pendant ce temps, son ami et futur ministre Rebsamen allait en service commandé écouter les desiderata de représentants de quelques-uns des plus grands patrons du pays.
Fin août, deux journalistes du Monde ont décrit comment l’ex-patron du GAN et d’Air France, Bernard Attali, avait ainsi « convié à un dîner secret » une brochette de très grands patrons : Mestralet (Suez), Clamadieu (Rhodia), Rodier (Pechiney), Weinberg (Sanofi), etc., ainsi que Rebsamen, pour transmettre à Hollande ce qui ressemblait fort à leurs ordres.
« Le message [qu’ils] me font passer, raconte Rebsamen, c’est : “Si Hollande est élu, dis-lui qu’on n’a qu’une demande à formuler : que Macron soit secrétaire général [de l’Élysée] à l’économie”. »
On connaît la suite.
En tout cas, cette anecdote rappelle que la bourgeoisie n’attend pas les élections pour se faire servir, car elle dispose en permanence d’une foule de réseaux, clubs, relais personnels et dîners discrets pour donner ses ordres aux membres de son personnel politique.