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Leur société
Travailleurs agricoles : la justice est lente
Dans le cadre du procès intenté par cinq travailleurs agricoles détachés contre la société d’intérim Laboral Terra et neuf entreprises qui les avaient employés, l’audience en Prud’hommes qui devait se tenir lundi 11 mars a été reportée.
Cette procédure entamée en 2017 traîne en longueur. Une fois, l’avocate des entreprises est arrivée avec plusieurs heures de retard, une autre fois, elle ne s’est pas présentée à l’audience. Pendant ce temps, ces cinq travailleurs, trois femmes et deux hommes, originaires du Maroc et des Canaries, connaissent de très grandes difficultés. Aucune entreprise ne veut les employer et ils n’ont plus de ressources. « On vit dans la misère, l’un de nous dort dans une voiture, une autre a accouché et doit s’occuper de son enfant toute seule et sans revenus. C’est très compliqué pour vivre au quotidien », a expliqué une des femmes au journal La Marseillaise.
Ces travailleurs ont aussi reçu des menaces pour les obliger à interrompre la procédure. En principe, si les cotisations sociales qui s’appliquent aux travailleurs détachés sont celles du pays d’origine, les conditions de travail sont censées être celles du pays d’accueil. Mais ni les horaires, ni les tâches prévues, ni le montant des salaires n’ont été respectés. Les horaires allaient jusqu’à douze heures par jour, sept jours sur sept, les heures supplémentaires n’étaient pas majorées, le salaire horaire étant déjà très bas.
Ainsi, tandis que la justice prend son temps, ces travailleurs scandaleusement spoliés doivent survivre et tenir malgré tout. Tout est fait pour qu’ils se découragent et qu’ils renoncent. Mais ces cinq-là parlent aussi au nom de bien d’autres travailleurs qui vivent les mêmes injustices.